
Par Kamel Morsli
A l’orée de la célébration de la journée mondiale de l’Alimentation, l’humanité se retrouve face à un immense défi : comment nourrir une population mondiale qui passera de 7,5 milliards à 8,4 milliards d’êtres humains au cours de la prochaine décennie ? La question prend aussi en compte, au-delà de l’augmentation de la production alimentaire, la réduction de l’impact des productions mondiales sur l’environnement et le climat, et la garantie de la qualité nutritionnelle et sanitaire aux consommateurs. Avec la fulgurante évolution des modes de vie et de l’urbanisation et l’augmentation du niveau de vie dans les pays émergents, les projections prédisent une consommation de produits transformés plus conséquente mais une stabilisation dans la production des produits de base tels les céréales et les légumineuses. En parallèle, la production de viande atteindra les 40 millions de tonnes, le poisson 25 Mt et 20 Mt pour les produits laitiers. A long terme, selon les spécialistes, la production et la consommation de bœuf n’est pas soutenable sachant que pour produire un kilo de viande, 15.000 litres d’eau et 5 kilos de grains sont nécessaires. Sans oublier que l’agriculture utilise 70% des réserves d’eau douce et occupe 50% de la surface terrestre !
En Algérie, la production agricole a connu ces dernières années un bond qualitatif avec l’introduction des nouvelles techniques d’agriculture et d’élevage, ainsi qu’une meilleure exploitation des ressources hydriques. A travers tout le pays, de jeunes agriculteurs et éleveurs ont compris l’importance et l’impact de s’investir dans ces domaines porteurs et très rémunérateurs. Nous ne sommes pas encore à l’embellie et à l’autosuffisance, mais à ce train, nous y arriverons bientôt. Notre surface exploitable et nos ressources hydriques nous donnent largement la main pour en finir avec la pénurie et l’importation. Dans l’absolu, l’Algérie est destinée à inonder les marchés mondiaux de produits de grande qualité. Restera l’épineuse question de l’accessibilité et des prix pour le consommateur local, mais là est une autre question.
K. M.