
Pour le chercheur en économie verte et l’environnement, Ahmed Toufik Laloui, la pollution des plans d'eau par les déchets représente une menace directe pour l'équilibre des écosystèmes marins d'une part et la santé humaine d'autre part, entraînant des effets négatifs sur la biodiversité, directement ou indirectement.
Dans sa recherche publiée en juin dernier sur la pollution et le huitième continent, Ahmed Toufik Lalouiestime que cette question environnementale se transforme en défi majeur pour la santé et le bien-être de l'humanité. Pour lui, il est nécessaire de réduire la quantité croissante de ces déchets devenus un continent au-dessus de la surface des océans, sécrétant des virus qui menacent le cycle de vie de différentes créatures qui s'y trouvent, dont on parle peut-être moins maintenant en raison de l'intérêt de l'humanité pour le coronavirus. Mais il faut s'en souvenir pour ne pas oublier notre environnement...
Dans cette recherche, le spécialiste de l’environnement présente une série de questions sur l’avenir de la planète terre, menacé face à l’augmentation de la pollution : «L'humanité sait-elle qu'il existe un huitième continent sur terre ?», et de répondre «Il existe un autre continent de la taille des provinces canadiennes de l'Ontario et du Texas américain réunis, entièrement fait de plastique ! Dans le monde moderne, tout ce qui nous entoure est recouvert de plastique, ce qui rend très difficile de s'en échapper.» En revanche, le chercheur précise que l’homme peut s'adapter à des routines et des comportements qui nuisent à notre environnement, en suivant la même routine tous les jours, et ainsi il ne remarque pas que la plupart des choses qu'il voit et touche sont faites ou recouvertes de plastique, de la nourriture aux meubles.
Le plastique est ainsi accusé d’être l’une «des causes majeures de dommages environnementaux, de problèmes de santé et de pollution de l'environnement». S’agissant de l’usage du plastique, le chercheur considère que cette matière, qui existe depuis plus de 50 ans sur le marché de l’économie, est considérée comme l’une «des causes majeures de dommages environnementaux, de problèmes de santé et de pollution de l'environnement», tuant des oiseaux, des poissons et d'autres animaux. De plus, cela nuit aux destinations touristiques, à la pêche et fournit des terrains de reproduction à divers virus marins. Malgré cela, l'utilisation du plastique continue de croître dans le monde. En 2015, l'humanité a produit 8,3 milliards de tonnes de plastique, dont environ 8 millions de tonnes sont déversées dans les océans chaque année.
Sur la stratégie adoptée par les autorités algériennes afin de mettre fin à la pollution, le chercheur rappelle que l’article 21 de la Constitution algérienne stipule : «... d'assurer un environnement sain afin de protéger les personnes et assurer leur bien-être, et de protéger l'environnement dans ses dimensions terrestre, maritime et aérienne... » Cette stratégie répond également aux aspirations du nouveau modèle économique à l'horizon général 2035. Ce nouveau modèle, qui nécessite un équilibre financier interne et externe pour les services, le déploiement des forces du marché et la protection des ressources naturelles, se traduit dans le secteur des déchets par la mise en place d'une économie circulaire génératrice de revenus du travail et le développement de mécanismes d'utilisation des énergies renouvelables.
D’autant plus que les cinq (5) objectifs identifiés par la stratégie sont la prévention des déchets, encourager le recyclage sélectif, minimiser les risques sanitaires et environnementaux des déchets, l’application du principe pollueur-payeur, le renforcement du rôle du secteur privé. Ahmed Toufik Laloui conclut sa recherche en disant : «Pour assurer le succès et l'atteinte des objectifs de la SNGID, l'Algérie s'est engagée à mettre en œuvre des mécanismes fondés sur une gestion efficace et participative basée sur la participation active des parties prenantes, acteurs clés des Etats, des communes, des opérateurs publics privés, des producteurs, des organisations environnementales, des scientifiques de l'environnement, des ONG et des médias.»
Hichem Hamza