
Les parents d'élèves étaient partagés entre inquiétude et soulagement quant au retour des élèves à l'école, après une suspension qui a duré plus de 15 jours. Cependant, ils s'accordent à dire que la reprise des cours est nécessaire, en particulier pour les élèves des classes d'examens, afin qu'ils puissent retrouver leur forme mentale et mieux préparer leurs examens. Meriem, mère de trois enfants scolarisés au primaire et au moyen, a affirmé à El Moudjahid qu’«on ne peut pas considérer la suspension de cours pendant 17 jours comme une longue période qui peut avoir un impact sur l'apprentissage des élèves, comparativement aux vacances qui leur ont fait oublier même l'alphabet en 2020».
«Avec l'application du système de groupe, les élèves du primaire étudient un jour sur deux, alors que ceux du moyen, les cours leur sont dispensés une demi-journée de manière quotidienne, donc cette courte interruption n'a pas eu d'impact négatif sur leurs acquis cognitifs», a-t-elle ajouté. Concernant la reprise des cours, demain, Fahima, mère de deux élèves au secondaire, a déclaré qu’il était nécessaire d'arrêter les cours pendant cette période après la forte incidence de l'infection dans les établissements scolaires. «Mes fils ont été infectés par le virus, ce qui a nécessité leur absence pendant plus de dix jour, ceci en plus de l'absence de certains enseignants, ce qui signifie que les établissements d'enseignement connaissaient des arrêts des cours, ce qui a créé un écart important dans l'achèvement du programme scolaire d'un établissement à autre.
Par conséquent, la suspension des cours était une mesure importante pour remettre les choses en ordre, en particulier pour les classes d'examen, notamment le BEM et le baccalauréat, d'autant plus que la disparité du programme impactera négativement les chances de réussite des élèves», a-t-elle détaillé.
Saïd estime, quant à lui, que la meilleure solution est de reprendre les cours : «Prolonger l'arrêt des cours aurait eu un impact négatif sur les élèves des classes d'examen. Le retour permet à l'élève de retrouve sa forme mentale et psychologique, et mieux préparer ses examens.»
Interrogé, le président de l'Organisation nationale des parents d'élèves, Ali Benzina, a indiqué que «la décision de reprendre les cours était attendue, notamment après la baisse du nombre d'infections». Dans une déclaration à El Moudjahid, Benzina a appelé le ministère de l’Éducation à élaborer un plan d'urgence pour rattraper les cours, soulignant que le programme accuse un mois de retard.
«Il y a eu des grèves pendant le premier semestre, l'avancement des vacances d'hiver, ainsi que la suspension des cours pendant deux semaines... tout cela a entraîné un retard d'environ un mois», a-t-il affirmé. Il ajoute que «nombreux sont ceux qui estiment qu'il est facile de rattraper le retard des cours, enregistré jusqu'ici, mais je ne pense pas que cela soit aussi simple que ça, d'autant plus que nous sommes aux portes des examens».
Benzina a insisté sur la nécessité de fournir un accompagnement psychologique des élèves, tout en leur assurant la révision des cours précédents, soulignant que le fait d'entamer directement la reprise par des examens entraînerait un déséquilibre dans l'assimilation par l'élève des nouveaux cours. Notre interlocuteur a souligné que l'élève est le maillon principal du processus éducatif, d'où la nécessité de constituer la priorité des préoccupations des responsables du secteur de l'Éducation. «Désormais, la balle est dans le camp du ministère de l'Éducation nationale. Nous, en tant qu'organisation de parents d'élèves, avons lancé deux appels. Nous avons demandé au ministre de l'Éducation de trouver des solutions rapides pour les bulletins de notes que les élèves n'ont pas reçues au premier trimestre. Nous avons également lancé un appel au président de la République, pour qu'il intervienne et mettre fin aux dépassements que nous avons constatés dans le secteur», a-t-il conclu.
Salima Ettouahria