Médersa El-Khaldounia de Chlef : Vocation pédagogique et militante

Fondée il y a 87 ans, par cheikh Si El-Hadj Djillali Ben Abdelhakem Atba Benatba, l’école El-Khaldounia, qui existe toujours et située au centre-ville, est l’une des plus anciennes du pays. Depuis sa fondation, cette medersa a joué un rôle prépondérant non seulement dans l'enseignement du Coran, de la théologie, dans la formation des imams et dans le développement culturel en général, mais a aussi contribué à la lutte anticoloniale. Cette école est l'une des plus anciennes que compte la région du centre-ouest du pays, elle avait la même importance pédagogique et culturelle que celles des grands établissements de l'époque, notamment au Maghreb ou au Moyen-Orient. D’ailleurs, elle avait la même réputation qu’El-Kaïraouiyine, au Maroc, ou la Zitouna, en Tunisie. Cet établissement, fréquenté même de nos jours, était par le passé un modèle, voire un exemple auquel le monde arabo-islamique accordait une attention particulière. De nombreux cadres et oulémas y ont été formés. Elle assurait une formation de qualité dans de nombreux domaines. «On y enseignait le Coran, les sciences, la jurisprudence, la littérature arabe, l’histoire et la géographie», a précisé Moulay, petit-fils du fondateur de cet établissement. Cette école avait rassemblé et formé, sous la domination coloniale, des Algériens dans différents domaines. Cheikh Sidi Mohamed Belkebir de la zaouïa d’Adrar, Hadj Mohamed Teguia, Si Hamoud Faden, Bouabdallah Ghlamallah, et Abdesselam Hadj Kadda, mufti de Mostaganem, figuraient parmi les brillants étudiants de cet établissement. Chacun de ces oulémas a procédé, une fois le diplôme d'enseignant qualifié obtenu, à la création d'une zaouïa dans sa localité ou d'une médersa,. La médersa fait partie de la mémoire collective de la nation algérienne pour pérenniser ce legs que nous devons enseigner à notre jeunesse.

Adel Messaoudi

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