
APOCE : Inclure les prix des détecteurs dans la facture
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Les intoxications au monoxyde de carbone sont causées principalement par une mauvaise installation des appareils de chauffage à gaz ou encore un problème d’évacuation des gaz brûlés. C’est ce qu'ont affirmé à l’APS les services de contrôle du ministère du Commerce, l’organisme de contrôle public , les fabricants et associations de consommateurs et de commerçants.
Le Directeur général de contrôle économique et de la répression de la fraude du ministère du Commerce (DGCERF), Mohamed Louhaidia, a énuméré cinq facteurs majeurs causant les intoxications au monoxyde de carbone.
Il a cité en premier lieu la «mauvaise installation» des appareils par des personnes «non qualifiées», en plus de «l’absence de maintenance périodique des appareils de chauffage».
De plus, il a évoqué l’absence de nettoyage des conduites d’évacuation des gaz brûlés, la vétusté des appareils ou encore une aération insuffisante dans les maisons, avec des accès d’air inexistants ou obstrués par les occupants.
Baisse du taux de non-conformité des chauffages à gaz à 4,76% en 2020
D'autre part, la DGCERF et le laboratoire du Centre Algérien du Contrôle de la Qualité et de l’Emballage (CACQE) de Constantine ont exclu que la qualité des chauffages à gaz soit la cause des intoxications au monoxyde de carbone (CO).
M. Louhaidia a indiqué à l’APS que ses services n’ont reçu aucune plainte en 2020 pour une contrefaçon de chauffages à gaz, expliquant que tout opérateur relevant la contrefaçon de ses produits contacte les services de la DGCERF qui retirent le produit contrefait du marché en infligeant au contrevenant les sanctions prévues par la loi, a-t-il précisé. Selon lui, tous les appareils de chauffage à gaz ou chauffe-bains fabriqués localement ou importés, ce qui est très rare, sont contrôlés par le CACQE qui a permis de régler «définitivement» la question de la conformité des chauffages à gaz. De son côté, le chef de laboratoire du CACQE de Constantine, Redha Benmourallah, a déclaré à l'APS que le taux de non-conformité des chauffages à gaz est passé de 85% en 2013 à 4,76% en 2020. Expliquant qu’en plus de la mission de contrôle, ce laboratoire a un rôle de «mise en conformité» de ce type d’appareil.
Ainsi, M. Benmourallah a précisé que lorsqu’un produit n’est pas conforme, l’opérateur a le droit d’opérer une mise en conformité en corrigeant les carences.
Une fois la vérification de la correction de ces carences effectuée, le CACQE délivre le certificat de conformité et ce produit peut bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché, a souligné le même responsable.
«L’accompagnement concerne, en outre, les importateurs étant en mesure de se rapprocher du CACQE où on leur explique les normes qui doivent être exigées de leurs fournisseurs», a développé M. Benmourallah.
Ce laboratoire reçoit, a-t-il dit, des produits ayant «causé le décès de personnes» par intoxication au CO. Cela dans le cadre d’expertises demandées par les services de sécurité.
Le résultat de ces expertises révèlent le plus souvent que les gaz brûlés n’ont pas été évacués, ce qui signifie qu’il y avait un obstacle au niveau de la cheminée, a conclu le chef de laboratoire.
Des chauffages commercialisés sans détecteurs de monoxyde de carbone
Par ailleurs, des irrégularités dans la commercialisation des appareils de chauffage à gaz ont été constatées à travers plusieurs marchés spécialisés dans la vente des produits électroménagers dans la capitale. En faisant un tour du côté d’El Hamiz (Est d’Alger), il a été constaté que des chauffages à gaz étaient vendus sans détecteurs de monoxyde de carbone. Pourtant, une instruction émise par les services du ministère du Commerce, en juin dernier, l’impose. Ce qui a été différemment justifié par les commerçants et les fabricants.
Les commerçants ont indiqué qu’ils ne peuvent «pas obliger les consommateurs à acheter les détecteurs de monoxyde de carbone», ou qu’ils n’ont pas reçu les détecteurs avec les appareils de chauffage.
Les fabricants se défendent du fait que cette instruction ait été émise, alors que les commerçants avaient déjà constitué leurs stocks. C’est ce qu’a avancé le Directeur général de Cristor, Raouf Zaïbi, affirmant que certains clients se sont fournis durant l’été avant la prise d’effet de cette instruction.
Le label local est disposé, selon lui, à satisfaire les demandes des clients qui se présentent afin d’acquérir des détecteurs de monoxyde de carbone pour se conformer à la loi.
De son côté, le directeur central des systèmes d’exploitation de SONARIC, Ahmed Laihem, a affirmé qu’à partir du 31 octobre, aucun chauffage n’a été facturé, jusqu’au 22 décembre, date de la réception des détecteurs de monoxyde de carbone.
Invitant les commerçants s’étant fourni avant cette date à se rapprocher des magasins de Sonaric munis de leurs factures pour acquérir le nombre de détecteurs qui correspond au nombre de chauffage facturés auparavant.
Le responsable de Sonaric a précisé avoir commandé environs 30.000 détecteurs supplémentaires pour pouvoir répondre à la demande de ces commerçants qui veulent proposer les détecteurs en accompagnement des chauffages de la marque qui n’en étaient pas dotée.
M. Laihem conclura sa déclaration en déplorant de trouver au niveau d’El Hamiz des chauffages sans cheminée nécessitant de changer les filtres, alors que les vendeurs ne savent même pas où se trouve ce filtre et comment le changer.
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APOCE
Inclure les prix des détecteurs dans la facture
Des propositions ont été formulées par l’Organisation Algérienne de Protection et d’Orientation du Consommateur (APOCE) pour obliger chaque foyer utilisant un chauffage à gaz de s'équiper d’un détecteur de monoxyde de carbone, en induisant le coût de cet appareil sur la facture d'électricité/gaz, a indiqué dimanche son président Mustapha Zebdi.
Joint par l'APS, M. Zebdi a précisé que l’APOCE a saisi la Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz (CREG) pour qu'elle impose l'installation de ces détecteurs en induisant le coût de cet appareil sur la facture d'électricité ou de gaz. Expliquant que l’association a suggéré que «le paiement soit échelonné sur une année pour qu’il n'affecte pas les budgets des familles aux revenus modestes». M. Zebdi a ajouté que l’APOCE souhaite depuis des années «instaurer l'obligation» pour chaque foyer qui utilise les chauffages à gaz de s'équiper d’un détecteur de monoxyde de carbone. De son côté, le président de l’Association Nationale des Commerçants et Artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a déclaré à l’APS que les fabricants ou les importateurs de chauffages à gaz «ne fournissent pas les détecteurs» de monoxyde de carbone aux commerçants «ayant constitué leurs stocks avant l’émission de l’instruction du ministère du Commerce obligeant d’accompagner la vente de tout appareil à gaz d’un détecteur de monoxyde de carbone». Il a demandé ainsi d’accorder du temps aux commerçants qui ont d’anciens stocks de chauffages à gaz pour que leurs fournisseurs leur livrent ces détecteurs. Appelant à l’occasion les autorités à intervenir pour obliger les fabricants à fournir les détecteurs aux commerçants sans exiger d’eux d’acheter de nouveaux appareils de chauffage pour bénéficier de ces détecteurs. Le président de l’ANCA a précisé que cela fait près d’un mois que ce problème a été évoqué avec les opérateurs et autres grossistes d’El Hamiz, de Bordj Bou-Arréridj et de Sétif. lançant en outre un appel aux fabricants et importateurs pour qu’ils fassent des efforts pour satisfaire la demande qui a fortement augmenté à l’annonce de l’instruction du ministère du Commerce.
Le responsable de l’ANCA a, de plus, souligné que les conditions de vente des détecteurs de monoxyde de carbone, de gaz ou de fumée, doivent, selon lui, être définies par la réglementation pour que le consommateur leur accorde plus d’importance.