Coupe d’Algérie de Robotique à l’université de Bab Ezzouar : Plus de 70 participants à l’honneur

Ph. Nacéra I.
Ph. Nacéra I.

La Coupe d'Algérie de robotique a débuté, dimanche dernier, à l'université des Sciences et des Technologies Houari-Boumediène. Initié par le club CELEC, ce grand rendez-vous du génie et de la création — placé sous le haut patronage des ministères de  l'Industrie et des Start-up — se veut une rampe de lancement pour l'utilisation des nouvelles technologies et leur intégration dans le développement de l'économie nationale.

Les organisateurs avaient lancé un appel aux détenteurs de projets pour participer à ces manifestations culturelles pour donner libre cours à leurs talents et leurs capacités d'invention dans le domaine de la robotique et l'électronique. Cette édition de la « ARC, Algerian Robot Cup «,   compétition à caractère national, se fera en deux phases : la première phase a débuté (hier) à travers 5 wilayas, à savoir : Skikda, Sidi Bel-Abbès, Biskra, Ghardaïa et enfin Alger. L'inauguration de cet événement, au niveau de la wilaya d'Alger, s'est déroulée en présence du recteur et du doyen de l'université des Sciences et des Technologies Houari-Boumediène, respectivement MM. Djamel Akretche et Nour Eddine Bali. M. Akretche a tenu à mettre en exergue l'importance de la robotique pour le développement industriel, précisant que l'industrie moderne utilise des robots pour effectuer certaines tâches difficiles réalisées jusque-là par des êtres humains. Il a souligné également que l'acquisition de cette technologie permet d'être autonome, d'autant plus qu'on parle actuellement de l'industrie 4.0 qui fait intervenir l'intelligence artificielle et la robotique, utilisées dans la médecine, l'industrie automobile et bien d'autres domaines stratégiques. Par la même occasion, il a salué l'esprit de compétition scientifique des étudiants à travers leurs clubs, au nombre de 18, qui constituent aujourd'hui, un gisement d'or à exploiter impérativement. Le doyen de l'USTHB, Nour Eddine Bali, a pour sa part, insisté sur le rôle indéniable des étudiants dans la réalisation de prototypes et la formation spécifique par rapport à des produits qui peuvent exister, soulignant qu'il avait réuni, la semaine passée, le club CELEC, pour les inviter à s'intéresser à la réalisation de produits stratégiques et utiles pour le pays à même de constituer une valeur ajoutée au développement socio-économique, avant de poursuivre  que l'université met à la disposition du club CELEC, Open Mind, Osmos et autres tous les moyens pour que leurs projets deviennent réalité. Il a ajouté, enfin que les étudiants et leurs clubs sont, désormais, interpellés à laisser de côté les petites réalisations au profit des grands projets innovants, beaucoup plus efficaces et rentables. La première phase de la compétition a réuni soixante-dix candidats, 3 équipes vont se qualifier pour la finale, le 14 mai prochain. Les participants auront, lors de cette première phase affaire à du software, sans aucune réalisation électronique, c'est-à-dire uniquement de la «pure programmation» laquelle concernera un robot suiveur de ligne et un autre téléguidé. En ce qui concerne le nombre d'équipes, il y aura, en tout et pour tout, 15 équipes par wilaya, et chacune comptera 3 à 4 participants. A la fin de cette première phase, seulement 3 équipes seront qualifiées pour la finale à Alger. Des cartes électroniques, des caméras et autres,  sont mis à la disposition des participants pour pouvoir réaliser leurs projets. Il est à rappeler également que quatre challenges ont été choisis pour ce grand événement numérique. Il s'agit de la détection des couleurs, avec intelligence artificielle, la communication sans fil, un suiveur de ligne et un détecteur d'obstacles. Il est prévu par ailleurs, des points pour la programmation, d'autres pour les tests pratiques ainsi que des pénalités au cas où le participant fait de fausses déclarations ou un faux fonctionnement. Autre détail, à souligner, la limite d’âge ne fait pas loi, donnant, ainsi, la chance à toutes et à tous de participer. 

Samia D.

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Fateh Lemdjahed, direction des activités culturelles et sportives à l’USTHB :
«Une subvention annuelle de 4 millions de DA pour les clubs»

«Tous les clubs scientifiques ou sportifs dépendent de la sous-direction des activités culturelles et sportives en matière d'organisation et d'orientation. Nous avons 150 adhérents par club. Pour les 18 clubs de notre université, nous enregistrons, pour chaque année,  entre 3.000 et 3.500 nouveaux étudiants qui font partie des différents clubs. Les anciens adhérents des clubs en question gardent toujours le contact avec les nouveaux adhérents pour transmettre leur savoir et expérience en la matière aux nouveaux étudiants. Nous  avons une subvention annuelle du ministère de la Jeunesse et des Sports de 4 millions de dinars pour la réalisation des projets et l'organisation des évènements ainsi que l'achat de matériel utilisé par les clubs dans le cadre de leurs activités, mais ce budget  demeure insuffisant. S'agissant de cette édition, nous avons 4 sponsors, cette année. Il faut rappeler que la crise sanitaire a interrompu l'organisation de compétitions internationales et donc, la participation de nos clubs.»                      

S. D.

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Lounis Mohamed-Anis, Président du CELEC, à El Moudjahid :
«L’intelligence artificielle optimise la production»

El Moudjahid : La coupe d'Algérie de robotique regroupe la crème des inventeurs et des passionnés des technologies et de l'intelligence artificielle en Algérie. Comment ce genre de manifestations peuvent-elles, contribuer au développement de la productivité et la qualité, chez-nous ?
Mohamed-Anis Lounis :
Notre objectif final est de déployer la stratégie qui vise à utiliser les nouvelles technologies et leur intégration dans divers secteurs, afin de pouvoir développer l'économie de notre pays. Comme nous le savons tous, l'intelligence artificielle optimise la production, confère une meilleure qualité de vie au travail. En effet, les machines, malgré tout le progrès réalisé avec un système d'IA, ne pourront effectuer des tâches d'une manière plus facile et précise que si cette dernière est effectuée par l'être humain.

Le Celec club regroupe aujourd'hui, un nombre important de spécialistes en électronique, en programmation et en mécanique, avez-vous déjà participé à des rendez-vous similaires, à l'échelle mondiale ?
Oui,  le club CELEC a participé à plusieurs événements internationaux notamment des compétitions en Corée du Sud, Singapour, Finlande, au Maroc, en 2019 où notre club a décroché le 1er prix, les 2e et 3e prix dans deux sessions différentes de la robotique , organisées, en Tunisie et ce, à travers la participation ou l'organisation d'événements. Nous avons aussi pris part à des compétitions, en Afrique comme la «African Robot Competition». Pour le challenge «Kaspersky», nous avons été classés deuxième, 4e place, au Japon avec Microsoft. En Algérie, nous avons eu le 1er prix de la robotique, le 1er prix à la compétition Imetec, le 1er prix aussi à la compétition Short hack et enfin le 5e prix à Rocketry.

Qu'attend le Celec club de ce type d’évènements ?
On remarque de plus en plus que toutes les catégories d'âge et surtout les plus jeunes sont intéressées par le domaine de la robotique. C'est pour cette raison que nous avons tenu à donner la chance à toute personne, ayant des compétences dans ce domaine, de dévoiler leur skills (compétences) et cela par l'organisation de cette compétition. Cette première édition, à l'échelle nationale, va surtout permettre, d'un autre côté, la mise en réseau des propriétaires de prototypes et projets. Nous souhaitons succès et persévérance aux candidats. Nous les appelons surtout à croire en leurs capacités et potentialités à même d'introduire aujourd'hui, la robotique, dans tous les domaines, en Algérie.                 

S. D.

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Le CELEC, c’est quoi ?

Il s'agit d'un club scientifique basé à la faculté d'électronique et d'informatique de l'USTHB, créé en 1987 dans le but de la promotion et de la vulgarisation des sciences technologiques. La mission de ce dernier est d'aider les étudiants à développer leurs connaissances et d'acquérir de nouvelles compétences à travers une multitude d'activités et de les familiariser aux nouvelles technologies.
La création du CELEC vise à améliorer la vie quotidienne par l'utilisation des technologies, promouvoir l'apprentissage pratique au sein du campus universitaire et l'ouverture de nouvelles opportunités aux étudiants. Les activités du club, quant à elles, se résument en 5 principaux vecteurs, à savoir les formations, destinées aux jeunes étudiants à travers une approche dynamique et réaliste du monde du génie électrique, via des ateliers gérés par des jeunes ingénieurs, l'animation de conférences, auxquels s'ajoute l'organisation de sorties pédagogiques, par le biais des visites des usines ou centres de recherche pour permettre à l'étudiant de se familiariser avec  le monde de l'industrie.
Le club œuvre également à la réalisation de prototypes dans le cadre de plusieurs projets d'électronique qui peuvent être des solutions à des problèmes quotidiens.
Enfin, le club prend en charge, par la même occasion, l'organisation et la participation à des compétitions et tournois nationaux et internationaux pour évaluer les connaissances des adhérents du club.
S. D.

 

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