Par les temps qui courent, voici cinq questions pendantes qui, à ce jour, tombent sous le sens et taraudent l’esprit tant elles collent à l’actualité. Pourquoi le pain, au lieu d’être vendu dans les boulangeries, est devenu pratiquement introuvable dans ces mêmes locaux, sous prétexte, disent les boulangers, que la farine est sujette à pénurie ? Or il se trouve que quand on cherche bien on finit toujours par trouver du pain, mais ailleurs que dans les boulangeries : notamment sur les trottoirs où bon nombre de baguettes sont écoulées au marché noir par des revendeurs sans scrupules à partir de bacs déposés à même le sol et à des prix qui vont jusqu’au double de ceux pratiqués par les boulangeries. On ne peut, par la même, s’empêcher d’observer que ces baguettes de pain sont exposées à toutes sortes de saletés dont la poussière, qui est soulevée au moindre coup de vent. Ce qui, théoriquement, devrait être considéré comme une moins-value et ainsi conférer à ces baguettes un prix nettement inférieur à ceux pratiqués par les boulangeries. Or, c’est paradoxalement tout le contraire de ce qu’on devrait en attendre qui se produit ici et là, d’autant que les gens en achètent sans trop se poser de questions. Faut-il prendre ce mal socioéconomique en patience tout en espérant que les pouvoirs publics concernés interviendront sans trop attendre pour mettre fin à cette situation plutôt chaotique, où la clientèle est pratiquement prise en otage par ce qu’on devrait appeler la mafia du pain ?
Ordures ménagères déposées à même le sol, bacs à ordures débordants, terrasses de café envahissantes, prolifération de mendiants d’ici et d’ailleurs (subsahariens), véhicules stationnés de façon non réglementaire, etc. Il n’est pas un trottoir d’Alger qui, aujourd’hui, ne soit pas encombré de façon inconsidérée par l’un ou l’autre de ces indus occupants. Tout cela, bien entendu, sans la moindre réaction des pouvoirs publics concernés qui, cela dit, n’ignorent pourtant pas l’existence d’une telle situation. D’où la question demeurée pendante et qui sonne comme une réponse informulée : Pourquoi les trottoirs de la capitale sont-ils toujours jonchés de sachets pleins d’ordures et de gravats ?
Kamel Bouslama
