L’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de psychiatrie d’Oued Aissi, Tizi-Ouzou, a abrité les travaux du 22e congrès annuel national de psychiatrie, organisé par le directeur de l’EHS, en collaboration avec l’équipe du service psychiatrie-addictologie du CHU Nedir-Mohamed, l’association nationale de lutte contre les fléaux des addictions et l’association des psychiatres du Djurdjura. Ce congrès scientifique est placé sous le thème «état des lieux et perspectives».
Dans une communication à l'ouverture des travaux de cette rencontre, le Pr Abbès Ziri, chef du service du Centre d'enseignement, de recherche et de traitement des addictions (Certa) du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, a fait savoir que de nombreux jeunes sont de plus en plus dépendants des psychotropes qui font des ravages parmi cette catégorie de la société. Pour illustrer ce constat, le professeur s'est appuyé sur le nombre de plus en plus important de jeunes souffrant d'addiction qui viennent se faire consulter et traiter au niveau du centre qu'il dirige.
«Depuis son ouverture en 2017 et jusqu’à la fin 2023, 14.469 patients souffrant d’addiction aux drogues ont été pris en charge au niveau de notre centre», a-t-il fait état, en précisant que le Certa, qui couvre plusieurs wilayas du pays, «a pris en charge l’hospitalisation de 1.662 cas». Abbès Ziri, qui est également président de l'association des psychiatres algériens, a, en outre, fait savoir que sur les 14.469 consultés, 823, dont la plupart sont des jeunes, souffraient d’une addiction à la Prégabaline.
Selon une étude effectuée par l'équipe du Pr Ziri, 68% des patients pris en charge sont âgés entre 21 et 30 ans, suivis par les tranches d’âge de 31 et 40 ans avec 15% et de 11 à 21 ans (14%). 99% des personnes traitées au niveau de ce centre spécialisé sont des hommes.
Les femmes ne représentent que 1% de ces personnes prises en charge au Certa, selon toujours cette étude dirigée par le professeur Ziri. Pour ce dernier, les conséquences de ce fléau et de l’addiction sur le quotidien de ces malades et de leur entourage, notamment leurs familles, sont néfastes, d'où l'importance de la prévention par la sensibilisation permanente et la lutte contre le trafic de tous types de drogues.
En plus de la prévention et de la lutte contre ce fléau, le Pr Ziri estime qu'il est important aussi de mettre un terme à la stigmatisation des toxicomanes qui constitue un obstacle à la prise en charge, le suivi et l’insertion de ces personnes. Eu égard à l'ampleur et la complexité de ce fléau, le professeur Ziri a plaidé pour «la création d’un observatoire national pour le suivi de l’évolution du phénomène de la toxicomanie en Algérie».
Le lancement des travaux de ce congrès national a été donné par le wali Djilali Doumi qui a rappelé dans son allocution les avancées significatives réalisées par notre pays en matière de la lutte et la prévention contre les psychotropes ainsi que sur le plan de la prise en charge des personnes souffrant de l'addiction aux drogues.
B. A.