De notre correspondante Chahinez Ghellab
32 femmes ont suivi une formation, les 16 et 17 novembre à Touggourt, pour apprendre à cultiver et cuisiner le quinoa comprenant des ateliers théoriques et pratiques à l'Institut Technologique Spécialisé dans la formation en agriculture oasienne à Sidi Mahdi. Les vertus nutritionnelles et économiques du quinoa et les différentes étapes de sa culture dans les régions arides — qui représentent un environnement propice au vu de sa résistance aux conditions climatiques extrêmes, car le quinoa tolère la salinité de l’eau et n’exige pas beaucoup d’engrais — sont des plus intéressants, a expliqué Halima Khaled, cadre à la station expérimentale d’El Arfiane (Oued Righ), affiliée à l’une des 5 stations régionales de l’ITDAS.
Les bénéficiaires ont également appris les techniques de cuisson et reçu des idées de recettes pour le préparer et profiter de ses bienfaits.
Il convient de rappeler que le quinoa a été introduit en Algérie en 2013 à l’occasion de l’année internationale du quinoa par la FAO à travers un projet concernant huit pays dont l'Algérie.
En 2014, les premiers essais de mise en culture en parcelle expérimentale ont été effectués sur sept sites à travers le territoire. Il s'agit des zones de Oued Righ, Biskra, El Menéa, Ghardaïa et El Oued.
Une plante qui s’adapte
Cette formation lancée dans le cadre du projet “Quinoa for med” du programme PRIMA (Partnership for Research and Innovation in the Mediterranean), vise à initier les agriculteurs et citoyens à cultiver le quinoa, tout en encourageant les différentes parties prenantes à se lancer dans la production de dérivés de cette plante, renforcer la coopération dans le domaine de la recherche et de l’innovation entre les pays méditerranéens dans les domaines de la production alimentaire durable et de la sécurité en eau dans ces pays.
L'objectif est également d'encourager les agriculteurs à le produire et à intensifier les surfaces qui lui sont allouées, compte tenu de ses vertus nutritionnelles uniques et de sa grande capacité à s’adapter aux différents types environnementaux et climatiques.
Les expérimentations avaient auparavant démontré que cette plante qui vient des hauts plateaux andins du Pérou et de la Bolivie, pouvait être cultivée en milieux arides et salins des agroécosystèmes, c'est pourquoi trois zones du Sud-Est ont été choisies pour mettre sur pied ce projet : Touggourt, Ouargla et El Meghaier.
Concentré des huit acides aminés essentiels
A noter que l’Algérie a été choisie parmi six pays pour bénéficier de ce projet, mis en œuvre dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne au sein du programme Prima, financé par la Commission européenne d’une valeur de 1,7 million d’euros.
Le quinoa est peu disponible sur le marché algérien et à des prix dispendieux, il est très recherché par les personnes atteintes de la maladie cœliaque (intolérance au gluten), car il regorge d'oligo-éléments, de vitamines et de fibres. Cette graine, petite et ronde, est une des rares graines à contenir huit acides aminés essentiels. Elle est très nutritive et 100 % naturellement sans gluten. Elle comble plus facilement les besoins en fer, vitamine B, calcium, protéines et fibres des gens atteints de cette maladie.
C. G.
