À l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’indépendance nationale, les autorités de la wilaya de Tipasa ont procédé, jeudi dernier, à la mise en service totale de la station de dessalement d’eau de mer «Fouka 2».
Cette infrastructure stratégique fonctionne désormais à 100% de sa capacité nominale, soit une production de 300.000 m3 par jour. Il s’agit de la première station à l’échelle nationale à atteindre un tel rendement, marquant une avancée majeure dans le secteur de l’hydraulique. Cette augmentation de capacité vient répondre à un déficit en eau potable estimé à 90.000 m³/jour dans la wilaya. Un déficit qui se fait particulièrement ressentir durant la saison estivale, période durant laquelle la demande en eau augmente sensiblement, en raison à la fois de la chaleur, de l’afflux touristique et de la pression sur les réseaux. L'entrée en pleine exploitation de «Fouka 2» s’inscrit dans la stratégie nationale de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable, lancée par les pouvoirs publics, et vise à garantir une alimentation stable, continue et équitable à l’ensemble des citoyens, tout en réduisant la dépendance aux ressources traditionnelles soumises à des aléas climatiques. Parallèlement à la station «Fouka 2», d’autres projets structurants ont vu le jour dans la wilaya, traduisant l'engagement constant de l’État pour la modernisation et l’expansion du système hydraulique. C’est le cas du barrage de Kef-Eddir, situé dans la commune de Damous, dont la capacité de production a été portée de 64.000 à 100.000 m³/jour. Cette augmentation, entrée en application récemment, est effectuée de manière progressive, afin de préserver l’intégrité des canalisations et du réseau de transport de l’eau brute. Autre infrastructure clé, la station de dessalement «Fouka 1» a également connu une hausse de production, passant de 60.000 à 90. 000 m³/jour à la fin du mois de juin. Cette capacité renforcée permet de soutenir l’alimentation en eau potable, en particulier au profit des communes de l’Est de la wilaya, dont les besoins sont en constante augmentation. En plus des grandes infrastructures, la wilaya de Tipasa bénéficie d’un réseau de 180 forages répartis sur l’ensemble de son territoire. Ces sources souterraines assurent une production combinée de plus de 53.000 m³/jour. À cela s’ajoutent les apports du barrage de Bouroumi (6.000 m³/jour) et de la station de traitement de Bou Ismaïl (3.500 m³/jour), portant la production totale actuelle à 185.000 m³/jour. Malgré ces apports, un déséquilibre persiste entre la production et la demande, justifiant la mise en œuvre d’une stratégie combinée entre augmentation de l’offre et meilleure rationalisation de la distribution. La distribution de l’eau dans les communes de la wilaya est organisée selon un calendrier de rotation basé sur les disponibilités locales et la structure des réseaux. Six communes bénéficient d’une alimentation quotidienne d’environ six heures, tandis que onze communes sont desservies un jour sur deux, pour une durée moyenne de quatre à six heures. Onze autres reçoivent de l’eau tous les deux à trois jours, pour environ huit heures par cycle. Les autorités locales ambitionnent d’améliorer la régularité et la durée de la distribution, à la faveur des nouvelles capacités de production, mais aussi grâce à la réception prochaine d’équipements de stockage, aujourd’hui considérés comme essentiels pour la stabilisation de l’alimentation en eau potable. La wilaya de Tipasa dispose actuellement de 330 réservoirs d’eau, répartis sur l’ensemble de ses communes. Toutefois, pour accompagner la hausse de la production, sept nouveaux réservoirs sont en cours de réalisation, dont celui de Hadjout, mis en service jeudi, dans le cadre des festivités marquant la fête de l'indépendance, d'une capacité de 5.000 m³. Très attendu par les habitants en raison des perturbations récurrentes enregistrées dans la commune, ce réservoir permettra de stabiliser l’approvisionnement et de renforcer les marges de sécurité en matière de distribution. La réception des autres ouvrages est prévue au courant de l’année 2025, dans le cadre d’un programme structuré de modernisation du secteur hydraulique.
S. E.
