Un incendie a ravagé, vendredi, le vieux ksar d’Ouargla, anciennement appelé Dar El-Qadi, orné de coupoles et d’arcades, et donnant sur la place Sahat-Echouhada, qui constitue un point de rassemblement des commerçants, lors du marché hebdomadaire, Souk El-Had, localement appelé souk la casbah.
Dar El Qadi représentait un témoin vivant de la mémoire collective et du mode de vie des habitants. En quelques instants, le ksar s’est mué en ruine. Selon des sources locales, une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances du sinistre. Plusieurs voix appellent aujourd’hui à une intervention urgente pour protéger ce qu’il reste du vieux ksar.
Abdelghani Filali, wali de la wilaya, s’est rendu sur les lieux et a suivi de près les opérations d’intervention menées par les services de la protection civile, Sonelgaz ainsi que les services de la commune de Ouargla. Selon les autorités locales, l’incendie serait causé par une étincelle du circuit électrique. Le wali a donné ses instructions pour la création urgente d’une commission chargée de recenser toutes les bâtisses fragiles afin de prendre des mesures pour garantir la sécurité des citoyens et la protection de leurs biens.
Dans le même contexte, des ordres ont été donnés pour lutter contre les activités commerciales anarchiques et illégales, en particulier celles qui empiètent sur les trottoirs et la voie publique, entravant la circulation des véhicules et des piétons et constituant l’une des difficultés rencontrées par les services de la protection civile et les établissements techniques lors de leurs interventions en cas d’urgence. Contacté par téléphone, le président de l'association du ksar, Hacene Boughaba, a exprimé sa profonde tristesse suite à l’incendie qui a détruit un édifice historique majeur. Selon lui, l’arrêt des travaux de restauration remonte à la suspension des projets en 2014 pour des raisons financières. Il a rappelé que Dar El Qadi et la maison Hafiane figuraient parmi les dossiers prioritaires.
A rappeler qu'une étude a été lancée en mai 2024 en vue de l’élaboration du plan permanent du secteur sauvegardé du Ksar de Ouargla, afin de restaurer et de valoriser ce monument historique classé patrimoine national et d’en assurer la protection. Cette étude a été confiée à un bureau d’études spécialisé, en coordination avec la direction de la culture et des arts et sous la supervision des autorités locales. Les première et deuxième phases de l’étude comprenant le diagnostic de l’état actuel du ksar, la définition des mesures d’urgence et l’analyse historique, ont été achevées.
La troisième phase devrait être lancée dans les prochains jours, a souligné le président de l'association du ksar, Hacene Boughaba. Il a ajouté que cette étape permettra de finaliser la version définitive du plan permanent du secteur sauvegardé. L’étude sera transmise au ministère de tutelle afin de déterminer les différentes interventions et travaux d’urgence qui concerneront les bâtisses et monuments historiques situés dans l’enceinte du Ksar. Cette étude, dotée d’un budget de 90 millions DA, a pour objectif de préserver le caractère architectural du Ksar, classé monument historique national.
C. G.
