Les agriculteurs fondent beaucoup d’espoir sur le grand projet structurant des grands transferts à partir de Béjaïa et de Jijel. Un mégaprojet destiné à renforcer la dotation de 26 communes à l’horizon 2040 d’irriguer 56.000 hectares de terres agricoles de Mezloug et Bazer Sakhra, notamment, et impacter positivement les rendements agricoles qui seront ainsi multipliés par cinq, avec la création de 100.000 emplois directs et indirects, dont 36.000 permanents. Ce grand projet qui permet de transférer 313 millions de m3/an permet de transférer l’eau à partir du barrage d’Ighil Emda (Kherrata) vers le nouveau barrage de Maouane (Sétif) est achevé, au moment où le système ouest qui permet d’acheminer 151 millions de m3 du barrage d’Erraguene (Jijel) vers le nouveau barrage également achevé de Draâ Ediss dans la commune de Tachouda (El-Eulma) connaît un taux d’avancement de 94%. «Sur les 160.000 hectares emblavés, dont 120.000 en blé dur, 16.000 pour le blé tendre et 40.000 ha pour l’orge, nos prévisions de récolte cette année dépassent les 1.600.000 quintaux», estime Semchedine Kadri, directeur des services agricoles. Le wali, en visite au niveau de quatre fermes-pilotes à gros potentiel céréalier, dit : «Chaque grain comptera et devra faire l’objet de la plus haute attention pour sa récolte et sa préservation dans une stratégie de sécurité alimentaire et une conjoncture particulière.» Belguidoum Lyes, président de la ferme-pilote Leghmara-Rabah de Bouhira, dans la commune d’Aïn Arnet, s’inscrit dans «une fourchette qui se situe entre 35 et 42 quintaux à l’hectare et même plus», sur ces 570 hectares de blé dur, 120 ha de blé tendre et 60 hectares d’orge. Ce même sentiment est affiché par Belhoaouchet Zine El-Abidine, directeur de la ferme-pilote Khababa-Abdelwahab à Mezloug : «C’est une région connue pour la production d’orge, et sur les 450 hectares que nous consacrons aux céréales, la production dépassera les 35 quintaux à l’hectare, en attendant de faire mieux avec l’irrigation d’appoint.»
F. Zoghbi
