Cultures stratégiques dans les zones sahariennes : 227.000 ha de terres à mettre en valeur

De notre correspondante à Ouargla Chahinez Ghellab

Le gouvernement se concentre sur l'expansion des investissements dans le sud de l'Algérie, en particulier dans le domaine des cultures stratégiques telles que le blé, le maïs, les céréales, les légumineuses, les oléagineux et le fourrage. Jusqu'à maintenant, et ce depuis 2020, tous les essais de ces cultures au niveau des cinq Instituts techniques de développement de l'agronomie saharienne (ITDAS), ont donné des résultats surprenants.
Mais beaucoup reste à faire en termes de conditionnement et de transformation.


L'absence d'unités de transformation du sucre et d'extraction de l’huile rebute les exploitants agricoles. Après le quinoa, le caroubier, l’état a introduit, à titre expérimental, certaines cultures stratégiques à l’instar de la betterave sucrière, le colza et le tournesol, dont les premiers essais ont été couronnés de résultats «très encourageants», selon les cadres du secteur au niveau local, qui augurent des perspectives «prometteuses» dans le Sud du pays.
En concrétisant le plan du ministère de l'Agriculture concernant les cultures stratégiques telles que le tournesol, la betterave sucrière et le colza, l'ITDAS d'Ouargla a mené plusieurs expérimentations sur ces plantes, et ce depuis l'année 2020, un début réel sur terrain des essais de ces nouvelles cultures, dont les résultats ont été très positifs, à affirmé Mme Wafa Moussi, directrice de la Ferme Al Barhana pour la démonstration et de production de semences (FDPS) relevant de l’ITDAS.
Pour la betterave à sucre, dit la responsable, nous avons testé trois variétés. Les résultats étaient très positifs avec une production allant de 90 à 120 tonnes/saison, outre le taux de sucre qui dépassait les 21 et 22% sachant que la moyenne mondiale est estimée à 16%.
«Quand on dit que dans les zones arides le taux de sucre obtenu est de 22 %, on parle de résultats surprenants et motivants pour les agriculteurs, hormis l'absence d'unités de transformation. S'il y avait une complémentarité de projet entre production et transformation, on pourrait aller loin dans ce genre de cultures», a-t-elle indiqué.
Le colza, poursuit-elle, est actuellement introduit chez certains exploitants. Au niveau de la FDPS, les essais ont donné des résultats encourageants avec une production dépassant les 25 quintaux par hectare et un taux d'huile estimé à 55%, un résultat donc très positif, rassure-t-elle.
«Notre institut suit le programme fixé par le ministère de l'Agriculture, et ce dernier a estimé qu'il valait mieux introduire la culture de tournesol au lieu du colza, car cela coûte moins cher, et c'est pourquoi nous avons lancé le processus. Après la récolte du tournesol, les fleurs conservent leurs grains, ce qui n'est pas le cas du colza, qui les perd après la récolte, causant de grandes pertes.»
Les résultats, selon la directrice de la ferme, ont été impressionnants avec plus de 45 quintaux/ha et «nous continuons à planter des tournesols à travers plusieurs dates de semis, c'est-à-dire en mars et juillet, donc à la fin de la saison de récolte, la culture du tournesol commence», dit-elle. «Et c'est à cela que nous aspirons, c'est-à-dire introduire un cycle agricole céréalier dans l'agriculture saharienne. Ceci permet d'assurer la diversification des cultures agricoles, et nous contribuons ainsi à préserver la richesse végétale et le sol, car le sol souffre d'une grande fragilité, et pour cela nous essayons de préserver le sol à travers le cycle agricole», explique-t-elle.
Selon le directeur du foncier agricole et de la mise en valeur des terres au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, dans une déclaration aux médias les jours précédents, environ 227.000 ha ont été alloués au développement d'une agriculture stratégique dans les zones sahariennes.
La troisième Conservation foncière comprend 8 nouvelles wilayas, à savoir Adrar, Ouargla, Timimoune, El Menea, Djanet, Illizi, Touggourt et Laghouat, a-t-il révélé.
Il a annoncé la création d’une plate-forme électronique qui va permettre à tous ceux qui s'intéressent au domaine de l'investissement agricole de soumettre leurs demandes via ce site. Ce projet s'inscrit, selon lui, dans le processus de numérisation du secteur de l'agriculture, qui vise à simplifier le processus d'enregistrement et les procédures d'accompagnement, ce qui contribuera à l'étude des dossiers et au contrôle des listes en toute transparence, dit-il.

C. G.

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Sécurité et autosuffisance alimentaires : Des idées fertiles

Ce programme entre dans le cadre des efforts de l'Algérie nouvelle pour atteindre la sécurité et l'autosuffisance alimentaires et pour répondre à ses besoins alimentaires en s'orientant vers le développement de l'agriculture par l'extension des surfaces agricoles, la récupération du foncier agricole inexploité, en plus d'encourager les agriculteurs qui approvisionnent les stocks à travers un soutien sous forme de crédits et d'engrais, d'avantages fiscaux et d'incitations dans le domaine des importations. En effet, au niveau des wilayas d’Ouargla, Illizi, Adrar et Ghardaïa, pas moins de 170.000 hectares de terres arides ont été mis à la disposition des investisseurs. La superficie exploitable en Algérie est estimée à 1,4 million d'hectares, répartis sur 10 régions à savoir la wilaya de Biskra, Oued Souf, El Menia, Ouargla, Adrar, Illizi, Béchar, Ain Salah et Ain Guezzam. Outre la disponibilité d'une immense ressource en eau estimée à 61 milliards de mètres cubes, quant aux énergies renouvelables, elles sont représentées dans le solaire, l'éolien et la géothermie.

G. C.

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