
De notre correspondant Adil Messaoudi
Se déplacer à Chlef est un vrai cauchemar, l’état des routes et des carrefours réalisés ces derniers temps n’ont pas réussi à désengorger le chef-lieu. Prendre un bus ou un taxi, voire sa propre voiture demeure un vrai casse-tête.
Qui dit travail, dit embouteillage, indisponibilité des transports, autobus vétustes, et surchargés, excès de vitesse. Mohamed, fonctionnaire qui travaille au centre-ville et habite à Chettia dira : « Le trajet de Chettia au chef-lieu (15 km) m’épuise, je dois prendre deux bus afin d’arriver au boulot, c’est infernal, les bus sont trop chargés, malpropres et il y a trop de bruit. Les receveurs sont mal éduqués, parfois ils manquent de respect, ce n’est pas du tout confortable.»
À la nouvelle ville de Chorfa, il est extrêmement difficile de dénicher une place dans un bus, tôt le matin, ou en fin d’après-midi. Il faut prendre un taxi, mais ce n’est pas donné à tout le monde, c’est cher et les chauffeurs refusent souvent de desservir les destinations encombrées. Hassiba, enseignante nous dira «Chez nous, c'est le taxi qui te prend et te dépose là où ça l’arrange et toi tu le paies pour ça... Dès que j’arrête un taxi et qu’il entend la cité Arroudj, il redémarre. Lorsqu’il accepte, c’est certainement pour tripler le prix.»
Beaucoup de communes restent d’ailleurs presque inaccessibles. «L’embouteillage est permanent, il faut dégager des voies pour les taxis et les autobus, comme cela se fait ailleurs», affirme Mouloud, chauffeur de taxi. Il reconnaît qu’il lui arrive souvent de refuser de desservir certaines destinations.
Idem pour les automobilistes, prendre sa voiture n’est pas une partie de plaisir à Chlef. Dans certaines zones, les réseaux routiers sont défectueux et saturés et les grands axes quasiment impraticables, sans compter les problèmes de stationnement et de sécurité. «Quand tu comptes garer dans un endroit autorisé au stationnement, un homme portant un gilet avec un bâton à la main sort de la ruelle et te demande de le payer parce qu’il a gardé ta voiture. Je paye par crainte qu’on me casse la voiture.»
Sara, étudiante au pôle universitaire de Ouled Farès, n’aime plus prendre le transport public quand elle rate le bus universitaire : «je préfère prendre un taxi avec un prix triple et pas le transport public, c’est une torture.»
A. M.