La wilaya de Bouira s’apprête à relancer les chantiers liés à l’eau, l’environnement et la gestion urbaine pour répondre aux attentes d’une population en quête de solutions durables. Dans cette wilaya au potentiel considérable, mais souvent freiné par des lenteurs administratives, la situation est complexe. Les défis à relever sont nombreux, allant de la gestion de l’eau et des déchets à la relance des chantiers publics en souffrance, sans oublier la question sensible du foncier.
Depuis plusieurs mois, l’alimentation en eau potable s’impose comme le principal sujet de préoccupation à Bouira. Dans de nombreux quartiers, y compris au chef-lieu de la wilaya, les habitants subissent des coupures récurrentes, parfois durant plusieurs jours.
Cette situation, contraire aux orientations du chef de l’État qui fait de l’accès à l’eau une «priorité parmi les priorités», témoigne d’un dysfonctionnement persistant dans la gestion du secteur. Les travaux de renouvellement et de réhabilitation des réseaux, confiés à plusieurs entreprises, peinent à être achevés. Les retards s’accumulent, aggravant le malaise des habitants. Contacté à plusieurs reprises, le directeur de l’Algérienne des eaux a indiqué que «les travaux se poursuivent», sans pour autant avancer de date précise de réception. La vétusté du réseau, l’absence de coordination entre les services et la communication défaillante ont contribué à alimenter un profond sentiment de lassitude. Pour la wilaya, le défi est de taille. Il s’agit de réorganiser le secteur, instaurer un calendrier fiable de distribution et assurer un service régulier.
L’autre grand défi est celui de la propreté et de l’environnement urbain. Le chef-lieu de Bouira, à l’image de plusieurs communes environnantes, souffre d’une accumulation chronique des déchets. Les bacs débordent, les collectes sont irrégulières, et les habitants dénoncent le manque de suivi et d’organisation. Dans plusieurs quartiers, les ordures s’amoncellent et les odeurs nauséabondes s’installent, traduisant un déficit flagrant de gestion. Cette situation ternit l’image d’une ville pourtant en pleine extension urbaine. Autre dossier sensible, celui du foncier.
L’agence foncière de la wilaya de Bouira a été, par le passé, au centre de plusieurs scandales de gestion qui ont conduit la justice à s’en saisir. Des irrégularités, des lenteurs administratives et des soupçons de favoritisme ont terni l’image de cet établissement public. Le dossier reste à ce jour une source de polémique locale. La nouvelle wali, Mme Houria Aggoune, s’attelle à assainir la situation.
A. F.