
Le Makhzen vient encore une fois de s’illustrer avec ses pratiques «voyou», semblables à celles qu'il avait déjà orchestrées au Japon, il y a moins d'une année, ainsi que dans d’autres capitales, surtout africaines, par le passé.
Cette fois-ci, c'est à Malabo, en Guinée équatoriale, où se tiennent, durant les journées d’avant-hier jeudi et d’hier vendredi, les travaux de la 47e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), que le Makhzen vient de commettre le scandale. En effet, avant le début officiel des travaux, des individus appartenant à la délégation marocaine ont procédé au vol du drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de son emplacement officiel dans la salle des conférences ; un acte qui a provoqué une onde de choc parmi les délégations présentes. Selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), ce geste a suscité une vive indignation au sein des représentants des États membres, qui ont rappelé que dans un cadre diplomatique, et plus encore lors d’une réunion multilatérale aussi importante que celle de l’UA, le respect des règles de conduite et de l’éthique est fondamental. Le vol du drapeau sahraoui, symbole de la souveraineté d’un État membre fondateur de l’organisation continentale, a été perçu comme une violation flagrante des usages diplomatiques et un affront direct à la légitimité de la RASD. Face à cette provocation, plusieurs délégations ont décidé de suspendre leur participation aux travaux, exigeant que le drapeau sahraoui soit immédiatement remis à sa place avant de reprendre la réunion. Cette réaction collective a mis en lumière l’importance accordée au respect protocolaire et à la reconnaissance de la souveraineté des États membres, principes fondamentaux pour la cohésion et la crédibilité de l’UA. Et, effectivement, sous la pression des délégations, le protocole de l’Union africaine a rétabli le drapeau à son emplacement, permettant ainsi la poursuite des débats. Cet incident n’est malheureusement pas un cas isolé dans le comportement du Maroc, souvent qualifié de «comportement voyou» au sein de l’organisation continentale et «incarne un agenda étranger visant à affaiblir l'UA et à entraver ses efforts pour jouer son rôle naturel sur la scène internationale en tant que bloc politique et économique s'exprimant d'une seule voix», relève encore l’agence sahraouie. Le vendredi 23 août 2024, lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, un précédent notable s’était produit. La présence d’un représentant du Front Polisario avait alors déclenché une violente altercation. Un diplomate marocain avait tenté de retirer un chevalet installé par l’ambassadeur sahraoui auprès de l’UA, ce qui avait provoqué une confrontation physique avec un diplomate algérien, qui avait plaqué le Marocain au sol. Cet épisode avait, encore une fois, révélé la tension extrême autour de la question sahraouie et la propension du Maroc à recourir à des méthodes agressives pour faire taire la représentation sahraouie. Depuis son retour à l’Union africaine en 2017, le Makhzen a intensifié ses actions visant à affaiblir la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de cette organisation continentale. Dès 2018, lors du sommet de Nouakchott, la délégation marocaine a tenté de faire retirer les symboles sahraouis et d’isoler la RASD en exerçant des pressions sur plusieurs États membres, cherchant à limiter la reconnaissance et la visibilité du Sahara occidental. En 2019, à Niamey, le Maroc a vivement protesté contre la présence du drapeau sahraoui, lors du sommet consacré à la mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine, tentant une nouvelle fois de réduire la légitimité sahraouie, alors que la RASD est l’un des membres fondateurs de l’UA. En février 2020, à Addis-Abeba, le Makhzen a déployé des efforts pour empêcher la participation du Président sahraoui Brahim Ghali au 33e sommet de l’Union africaine, contestant ouvertement sa légitimité et cherchant à exclure la RASD des débats. Plus récemment, en août 2022, à Tunis, le Maroc a rappelé son ambassadeur après que le chef du Front Polisario a été officiellement accueilli, dénonçant toute forme de reconnaissance protocolaire de la RASD. Ces différents incidents illustrent une stratégie constante de pression, d’entrave et de sabotage diplomatiques, visant à minimiser la présence et l’influence sahraouies au sein de l’Union africaine, et dans d’autres forums et instances internationaux.
Y. Y.