
Il avait à cette occasion présenté aux quinze membres les conclusions de sa première visite effectuée en janvier dernier. Mais depuis, aucune information n'a filtré sur les préparatifs de cette nouvelle tournée. Aucune date n'a été aussi communiquée. Du côté de l'ambassade de la RASD à Alger, on indique que la partie sahraouie n'a pas été contactée. «On ignore quand l'émissaire onusien compte se rendre de nouveau dans la région. On attend toujours», nous dit un diplomate sahraoui., et d'ajouter que «Staffan de Mistura a effectivement fait part de son intention de revenir, mais apparemment les choses sont bloquées». Selon lui, il lui avait été plus facile d'organiser sa première tournée, car c'était une visite de prise de contact intervenue quatre mois après sa nomination. Toutefois, faut-il le souligner cette apparente difficulté (?) à organiser une deuxième tournée, n'est pas propre à Staffan de Mistura. Son prédécesseur a aussi mis un laps de temps entre ses deux premières tournées dans la région. Pour rappel, si Horst Köhler nommé en août 2017, a annoncé au bout de quatre mois la date de sa première visite effectuée en octobre de la même année, il mettra neuf mois avant de se rendre une deuxième fois dans la région. C'était en juin 2018. Staffan de Mistura semble être dans la même fourchette. Nommé en octobre 2021, il effectuera sa première visite en janvier 2022. C'est-à-dire quatre mois après sa nomination. Faut-il en déduire qu'il mettra autant de temps à préparer sa deuxième visite ? Pour notre interlocuteur sahraoui, il est certain que sans un appui ferme et fort du Conseil de sécurité, l'émissaire onusien va vite se trouver dans l'incapacité de mener à bien sa mission et de faire avancer le dossier. Le 4 mai courant, le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a rappelé dans une réponse à la lettre que lui ont adressée, le 23 mars 2022, 19 eurodéputés concernant la question du Sahara occidental, «avoir publiquement et à plusieurs reprises encouragé la reprise de discussions (entre le Front Polisario et le Maroc) sous la direction de l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan De Mistura, qui bénéficie du plein soutien de l'Union européenne dans la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». et alors que les Sahraouis souhaitent que l'émissaire onusien se rende à l'occasion de sa prochaine visite dans les territoires occupés pour voir de visu la situation humanitaire qui y prévaut, les représentants des Assemblées législatives régionales de tout le pays (Espagne), réunis, les 6 et 7 mai, au Parlement de La Rioja, ont demandé dans la Déclaration sanctionnant leurs travaux de la conférence d'«élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MUINURSO) à la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés «. cet appel confirme selon le diplomate contacté par El Moudjahid cette réalité qu'il n'est pas possible pour les marocains d'occulter ; à savoir que l'élan de solidarité en faveur de la cause sahraoui ne cesse de prendre de l'ampleur.
Nadia Kerraz