Reprise des combats au Soudan : Qui stoppera cette guerre ?

Fin de la trêve, reprise des hostilités. Les belligérants de la crise soudanaise n’en démordent pas et ont décidé d’aller jusqu’au bout, et malheur au vaincu. Les derniers appels de Washington à prolonger la trêve pour des raisons humanitaires se sont noyés dans les crépitements des balles et le bruit des déflagrations qui secouent la capitale Khartoum, ainsi que d’autres régions du pays, comme dans le sud et l'ouest d'Omdurman, l'une des trois villes contiguës qui composent la grande capitale du Soudan.
Dans une déclaration conjointe dimanche matin, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont appelé à une prolongation de la trêve. «Bien qu'imparfaite, une prolongation facilitera, néanmoins, l'acheminement de l'aide humanitaire dont le peuple soudanais a un besoin urgent», indique le communiqué. Mais le ton était déjà donné avec les nombreuses violations du cessez-le-feu par les deux protagonistes, ce qui explique l’absence de fermeté dans le communiqué. Même si le conflit est arrivé à une impasse, car aucune des parties n'a été en mesure de porter un coup décisif à l'autre après six semaines de combats, les deux parties ont déclaré aux facilitateurs que leur objectif était la désescalade pour faciliter l'aide humanitaire et les réparations essentielles. Des déclarations sans grand impact sur le terrain, sauf sur le nombre de victimes qui s’élève, selon le syndicat des médecins soudanais, à 866 morts. L'accord de trêve a apporté un certain répit auprès de la population qui reste confrontée au manque de produits alimentaires. Hier, les Nations unies ont mis en garde contre les risques d’insécurité alimentaire, particulièrement pour le Soudan où la menace d’une famine à grande échelle est bien réelle.
L’Onu et les groupes d'aide affirment, qu'en dépit de la trêve, ils ont eu du mal à obtenir les approbations bureaucratiques et les garanties de sécurité pour transporter l'aide et le personnel à Khartoum et dans d'autres endroits dans le besoin.
Parallèlement, il semble que les relations entre le général Burhan et le SG de l’Onu affichent une certaine tiédeur, après que l’homme fort de Khartoum ait demandé, dans une lettre, au premier responsable de l'ONU de démettre son envoyé au Soudan. Le chef de l'ONU a été «choqué» par cette lettre, a déclaré un porte-parole.
L'émissaire, Volker Perthes, a été un médiateur-clé au Soudan, d'abord, pendant les tentatives agitées du pays pour passer à la démocratie, puis, pendant les efforts pour mettre fin aux combats actuels.
La lettre de Burhan est venue après que Perthes ait accusé les parties belligérantes de ne pas respecter les lois de la guerre, en attaquant des maisons, des magasins, des lieux de culte et des installations d'eau et d'électricité.
Dans son briefing au Conseil de sécurité de l'ONU, la semaine dernière, Perthes a blâmé les chefs de l'armée et les RSF pour la guerre, affirmant qu'ils avaient choisi de «régler leur conflit non résolu sur le champ de bataille plutôt qu'autour d’une table».
Qui arrêtera cette guerre des ego ?

M. T.

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