Reconnaissance de la supposée marocanité du Sahara occidental et normalisation entre le Maroc et Israël : La dernière manœuvre

- La position de l'ONU sur le Sahara Occidental demeure inchangée
- Moscou condamne une «décision unilatérale»

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Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont condamné fermement jeudi la décision du Président américain sortant Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, la qualifiant de «violation flagrante de la charte de l'ONU et de la légalité internationale».

«La position annoncée par Trump, qui constitue une violation flagrante de la charte de l'ONU et de la légalité internationale, entrave les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution pacifique au conflit entre la République sahraouie et le Royaume du Maroc», indique un communiqué du ministère sahraoui de l'Information.
«Cela intervient à un moment où l'occupant marocain a violé le cessez-le-feu après son agression le 13 novembre dernier», a ajouté la même source.
Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont souligné que «la décision du Président Trump ne change en aucun cas le statut de la cause sahraouie et que la Communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, propriété du peuple sahraoui».
Ils ont noté en outre «avec étonnement la concomitance de cette décision avec la célébration de la Journée internationale des droits de l'Homme, coïncidant avec le 10 décembre et à l'approche du 60e anniversaire de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, ce qui constitue une violation flagrante sur le plus sacré des droits, à savoir le droit des peuples à l'autodétermination».
Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont appelé «les Nations unies et l'UA à condamner cette décision irréfléchie et à faire pression sur le Maroc pour mettre un terme à la colonisation du Sahara occidental». «Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte armée afin de recouvrer sa souveraineté avec tous les moyens et les sacrifices possibles», conclut le communiqué.
L’ambassadeur de la RASD à Alger, Abdelkader Taleb Oma, a pour sa part affirmé que le deal conclu entre le président américain, Donald Trump, le régime marocain et Israël «est dénué de légitimité et contraire aux résolutions onusiennes», soulignant que cette démarche n'entamera pas la volonté du peuple sahraoui, résolument déterminé à recouvrer son indépendance. Dans une déclaration à l'APS, le diplomate sahraoui a assuré que le deal annoncé par le Président américain était «nul et non avenu», la souveraineté sur le Sahara occidental étant du ressort exclusif du peuple sahraoui à qui il revient seul de décider de son devenir. «Les parties du deal marchandent les droits et le sang des deux peuples, palestinien et sahraoui», a précisé le diplomate sahraoui qui a prédit un «échec» de cette démarche, notamment en ce moment où le président Trump est appelé à quitter la Maison-Blanche. «Il n'est pas étrange que le Président Trump renie le droit du peuple sahraoui et se comporte de manière unilatérale», lui qui ne reconnaît même pas les résultats des élections américaines», a ajouté M. Taleb Omar, soulignant, dans ce sens, que «la position de Trump ne représente pas celle de la nouvelle administration américaine».
M. Taleb Omar a formé le vœu de voir «le nouveau Président américain rectifier les nombreuses erreurs commises par Trump au Moyen-Orient, mais aussi pour les dossiers du climat et les relations économiques et multilatérales».

Une opération de «brigandage international»

Pour sa part, le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, a déploré, vendredi, la décision du Président américain sortant Donald Trump de reconnaître les prétendues revendications marocaines au Sahara occidental, dans une démarche qui va à l’encontre du droit international, qualifiant l’opération de «brigandage international». Intervenant sur France 24, M. Sidati a déclaré que «la décision de Trump va à l’encontre du droit international et viole la légalité internationale», qualifiant l'opération de «brigandage international». Pour le diplomate sahraoui, la décision émanant du Président sortant, qu'il considère comme «discrédité et perdant», ne changera en rien le statut juridique du Sahara occidental qui demeure une question éminemment de décolonisation devant être réglée à travers l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination, reconnu par la communauté internationale. Le responsable sahraoui, a rappelé que l’Union africaine (UA) vient de conforter le combat du peuple sahraoui pour l’indépendance lors de sa 14e session extraordinaire sous le thème «faire taire les armes». L'exigence des Sahraouis désormais, comme l'a défini leur représentant à Paris, était des négociations directes portant sur la nécessité que le peuple exerce son droit à l’autodétermination à travers un référendum. Pour conclure, il a assuré que «la porte est grande ouverte à une négociation sérieuse entre le Front Polisario et le Maroc pour parvenir à une solution juste et pacifique».

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La position de l'ONU sur le Sahara Occidental demeure inchangée

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a « une position inchangée» sur le Sahara occidental après la décision du président américain Donald, a déclaré jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric. Guterres «pense (...) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité», a ajouté le porte-parole lors de son point-presse quotidien.

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Moscou condamne une «décision unilatérale»

La Russie a déclaré vendredi que la décision du Président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, est «unilatérale» et sort complètement du cadre du droit international. «C'est une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS. La décision ne respecte pas non plus «les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d'accord», ajoute le responsable russe.

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