
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens sera-t-elle en mesure de maintenir ses services jusqu'à la fin de l'année ? L'UNRWA évoque une situation d'urgence: elle dit avoir besoin de 70 millions de dollars pour boucler son budget 2020. Une réunion de son conseil de gouvernance a eu lieu hier. Elle espère obtenir cette somme des États donateurs, faute de quoi elle risque de devoir suspendre des services essentiels. Avec Donald Trump, l'UNRWA a perdu le soutien des États-Unis, le premier contributeur au budget de l'agence. Mais sans être en guerre ouverte contre elle comme l'est l'administration américaine actuelle, d'autres États se montrent aussi plus réticents à mettre la main à la poche. Sur la question des réfugiés palestiniens, sujet de discorde entre les parties en conflit, «le discours s'est nettement raidi» reconnaît une source diplomatique. Les Émirats arabes unis n'ont ainsi apporté aucune contribution en 2020 et l'Arabie saoudite a promis 50 millions de dollars, mais n'en a versé que la moitié. Désormais, l'agence se dit en incapacité de payer la totalité des salaires de ses employés sans nouvelle rentrée financière. Et elle met en garde: les écoles pourraient être fermées si elle n'obtient pas de rallonge.
Plus de 500.000 élèves pourraient être privés d'éducation jusqu'au début de l'année prochaine. Si elle doit se retrouver confrontée à la nécessité de faire des choix sur les services à interrompre, l'agence, en période de pandémie, privilégiera ses centres de santé. Au sein de l'UNRWA, l'inquiétude pour cette fin d'année est réelle. Les responsables de l'agence espèrent profiter de cette réunion du conseil de gouvernance pour mobiliser les donateurs, notamment ceux du Golfe. Les tensions sont montées ces derniers mois entre la direction palestinienne et les pays de cette région, après l'annonce par les Émirats arabes uUnis et Bahreïn d'une normalisation de leurs relations avec Israël.
Ghaza sous le feu
L’enclave palestinienne de Ghaza a été encore une fois la cible de bombardement par l'aviation israélienne. Selon l’occupant israélien, ces frappes interviennent en riposte au tir d'une roquette depuis le territoire palestinien. Aucune victime n'a été signalée de part et d'autre. Selon la police israélienne, la roquette tirée samedi soir depuis la bande de Ghaza a endommagé une usine dans la ville d'Ashkelon, dans le sud du pays. En riposte, l'armée israélienne a déclaré avoir frappé plusieurs sites militaires appartenant au Hamas.
Selon des médias, ces frappes ont touché des cibles dans la ville de Ghaza ainsi qu'à Rafah et Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien. Aucun groupe palestinien armé opérant dans Ghaza n'a revendiqué la responsabilité du tir de roquette.
Le porte-parole du Hamas, Faouzi Barhoum, a pour sa part imputé à Israël la responsabilité de cette nouvelle escalade. «L'occupant israélien est le premier responsable de tout ce qui se passe dans Ghaza, puisqu'il poursuit le blocus et se livre à des attaques. La résistance ne fait qu'agir en état de légitime défense», a-t-il précisé.
R. I.