Mouvements de troupes russes dans le Donbass : L’Ouest s’agite

Après une trêve qui a duré un peu plus de 6 mois, le spectre d’un nouveau conflit armé dans l'est de l'Ukraine trace-t-il déjà ses contours ? Depuis janvier, une multiplication des heurts été relevés dans la région du Donbass ou 19 militaires ukrainiens ont été tués sur la ligne de front, alors que Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de bloquer le processus de négociation. Autre fait qui confirme cette tension croissante, le récent mouvement des troupes russes à sa frontière Ouest. Moscou affirme que «cela ne doit aucunement être une source d’inquiétudes ni une menace pour personne. La Fédération de Russie prend toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité de ses frontières.» Un espace vital qui justement, et selon les propos du porte-parole du Kremlin, «enregistre une activité importante des troupes des pays de l’Otan, d’autres unités et d’autres pays, etc. Tout cela nous force à garder les yeux ouverts.» Pour certains experts, ces mouvements de troupes russes pourraient avoir deux justifications : ou bien réguler l’approvisionnement en eau de la Crimée, alors que Kiev a coupé les canaux du Dniepr approvisionnant la péninsule; ou alors tester la nouvelle administration américaine après les propos musclés tenus par Joe Biden à l’égard de Vladimir Poutine. Mais quoi qu’il en soit, cette activité militaire russe a suscité non seulement la réaction du Président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a carrément accusé Moscou d'amasser des troupes à la frontière de son pays, mais aussi les mises en garde de Washington contre toute tentative d'«intimidation» visant l'Ukraine. L'Union européenne n’est pas en reste. Elle accuse les autorités russes de vouloir lancer une campagne de conscription en Crimée, en violation du droit international. En réponse à ses avertissements de tous bords, la Russie a averti pour sa part qu'une escalade du conflit dans le Donbass pourrait «détruire» l'Ukraine. Une odeur de soufre qui vient polluer un climat déjà bien tendu entre les deux camps à cause du projet de gazoduc Nord Stream 2 vers l'Allemagne, que Kiev et Washington veulent stopper.
M. T.

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