
Les objectifs de la Mission de l'ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) «doivent être remis à plat» et comporter surtout un mandat pour la surveillance du respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, a souligné, mardi, l'Association des Amis de la RASD (AARASD). «Le Conseil de sécurité, qui vient d’adopter une nouvelle résolution sur le Sahara occidental, doit être très attentif à cette situation, à l’expression de colère et d’exaspération des Sahraouis, source de plus en plus sérieuse d’incertitudes, tant ce peuple qui lutte pour son indépendance depuis tant d’années est méprisé et vit une situation d’une très grande injustice», a précisé l'AARASD, dans un communiqué.
Par ailleurs, «c’est bien l’indépendance du Sahara occidental qui pourra assurer et développer librement une circulation entre le Maghreb et l’Afrique sahélienne», a insisté l'Association française dans son texte.
Elle a rappelé que «le Maroc, qui occupe le Sahara occidental depuis 1976 – 45 ans ! – ne se satisfait plus du «vieil» accord de cessez-le-feu de 1991. Certes, il a pu empêcher toute application véritable du Plan de paix qui aurait dû permettre aux Sahraouis de voter en liberté lors d’un référendum d’autodétermination». «Le Maroc veut que ce territoire lui rapporte un maximum, à travers le pillage de ses ressources naturelles et la possibilité de le traverser pour rejoindre la Mauritanie et l’Afrique sahélienne», a dénoncé l'AARASD, expliquant que «c’est par le passage de Guerguerat, une brèche creusée dans le mur de sable qui sépare la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc de la partie libérée par le Front Polisario, qu’il veut tout faire passer». L’accord de cessez-le-feu de 1991 a établi au sud du mur, dans la partie libérée par le Front Polisario, une zone tampon démilitarisée de quelques kilomètres de large, avant la frontière mauritanienne. «C’est là qu’en août 2016 le Maroc a entrepris, en toute illégalité, de goudronner une route pour y faire passer camions et voitures vers la Mauritanie», a-t-elle encore dénoncé, relevant que «devant cette violation flagrante du cessez-le-feu, le Front Polisario avait alerté l’ONU et la MINURSO, espérant que cette dernière réagirait comme elle l’avait fait 15 ans auparavant, en 2001, en arrêtant un projet similaire du Maroc». «Mais il n’en fut rien», a encore rappelé l'AARASD.