Le représentant du Front Polisario à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a dénoncé cette semaine la stratégie du Makhzen visant à contourner le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui en misant sur des « investissements économiques » dans le Sahara occidental occupé. Dans une déclaration à l’APS, Bachir a expliqué qu’ « après l’échec de la diplomatie à légitimer son occupation, le Maroc cherche à impliquer des entreprises étrangères dans des projets illégaux sur ce territoire », utilisant ces sociétés comme des « lobbies » pour faire pression sur leurs gouvernements afin qu’ils reconnaissent sa prétendue souveraineté. Cette politique vise aussi à pérenniser la présence marocaine en exploitant les richesses sahraouies, notamment via des entreprises étrangères participant au « pillage » des ressources. Le diplomate sahraoui cite la société israélienne New Med Energy qui a obtenu une licence pour la prospection pétrolière au large des côtes sahraouies, ce qui, selon lui, « reflète un soutien sioniste visant à maintenir la position favorable au Maroc et à bénéficier de son expertise dans la gestion d’occupations contestées ». L’énergie, en particulier les énergies renouvelables, est devenue un enjeu central instrumentalisé par l’occupation pour imposer un « fait accompli » et impliquer des puissances dans la colonisation de peuplement du Sahara occidental, inscrit à l’ONU comme territoire non autonome, en attente de décolonisation. Bachir a salué la décision récente du Royaume-Uni de refuser un accord avec le Maroc sur l’approvisionnement en énergies alternatives produites dans le Sahara occidental occupé, soulignant que le Maroc utilise la question énergétique pour « redorer son image » et masquer les crimes commis contre les civils sahraouis. Le Front Polisario réaffirme que seul le peuple sahraoui a le droit de déterminer le statut final du Sahara occidental par un référendum d’« autodétermination », solution inscrite dans le droit international et soutenue par de nombreuses résolutions de l’ONU.
Synthèse APS / Y. Y.
