
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a signalé le déplacement de plus de 16.000 enfants dans l'est de la Libye, à la suite des inondations provoquées par une violente tempête.
L’UNICEF a mis en garde jeudi dernier, dans un communiqué, contre la menace qui pèse sur la sécurité psychologique et sociale de quelque 16.000 enfants déplacés dans l'est de la Libye après le passage de "la tempête la plus violente enregistrée dans l'histoire de l'Afrique", soulignant que "beaucoup d'entre eux ont été affectés par le manque de services de base, tels que la santé, l'éducation et l'approvisionnement en eau potable".
Adèle Khader, directrice régionale de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré que "les enfants font toujours partie des groupes les plus touchés et les plus vulnérables lorsque surviennent des catastrophes". La responsable, qui a effectué une visite à Al-Bayda et Derna, a ajouté : "Il est temps de se concentrer sur le relèvement, notamment en soutenant la réouverture des écoles, en fournissant un soutien psychosocial, en réhabilitant les établissements de soins de santé primaires et en réhabilitant les réseaux d'eau".
Elle a souligné que "la tragédie n'est pas terminée. Nous ne devons pas oublier les enfants de Derna et d'Al-Bayda". "Le nombre d'enfants victimes n'a pas encore été confirmé, mais on craint que des centaines d'entre eux aient perdu la vie dans la catastrophe, étant donné que les enfants représentent environ 40% de la population", selon l'UNICEF. L'UNICEF a expliqué que les enfants sont une fois de plus confrontés à de nouvelles perturbations dans leur apprentissage et au risque d'épidémies mortelles en raison des graves dommages causés aux infrastructures de santé et d'éducation. Selon l'agence onusienne, "dans la zone touchée, quatre écoles ont été détruites et 80 autres écoles ont été partiellement endommagées sur les 117 écoles touchées, tandis que certaines d'entre elles hébergent des familles déplacées".
Des établissements de santé ne sont pas en état de fonctionner
Une quarantaine d'établissements de santé à Derna et de certaines parties d’Al Jabal Al Akhdar, n’étaient pas en état de fonctionner, partiellement ou totalement, après le passage de la tempête meurtrière qui a frappé le pays, ont indiqué mercredi dernier des agences des Nations unies. La Coordonnatrice résidente et Coordonnatrice de l'action humanitaire en Libye, Mme Georgette Denise Gagnon, a indiqué que "les besoins humanitaires restent critiques". Les agences des Nations unies ont constaté que "la moitié des 78 établissements de santé de Derna et de certaines parties d’Al Jabal Al Akhdar n’étaient pas en état de fonctionner, partiellement ou totalement.
Les eaux de crue ont également détruit les réseaux d’eau et les conduites d’égout". Les agences des Nations unies et leurs partenaires, qui étaient sur le terrain dans les zones touchées dans les heures qui ont suivi les inondations, fournissent de l’eau potable, des fournitures médicales, des kits d’hygiène, des fournitures scolaires, des couvertures, des aliments et des services de premiers secours psychosociaux. Mme Gagnon a souligné les progrès réalisés dans les efforts menés actuellement pour enlever les débris, remettre les routes en état et fournir une aide humanitaire aux personnes touchées.
Les agences des Nations unies ont lancé un appel de 71,4 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats de quelque 250.000 personnes touchées, pour couvrir la période des trois prochains mois.
Contamination des sources d’eau souterraine
Le gouvernement d'unité nationale libyen a annoncé qu'une "contamination bactérienne" avait été détectée dans les sources d'eau souterraine de la ville de Derna en raison de son mélange avec les eaux usées suite aux inondations qui ont frappé la ville et d'autres villes de l'est du pays. C'est ce qui ressort d'un communiqué du Département général des affaires d'assainissement de l'environnement publié mercredi dernier. Le département a déclaré que ses équipes "continuent d'inspecter les sources d'eau dans les villes touchées en effectuant des analyses complètes". Il est indiqué dans le communiqué que "les résultats des analyses ont prouvé que toutes les sources d’eau souterraine publiques et privées étaient contaminées".
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Protection civile algérienne : 344 corps retirés à Derna
Les équipes de la Protection civile algérienne ont repêché, jeudi, un nouveau corps sans vie sur les côtes de la ville libyenne de Derna, portant à 344 le nombre total de corps sans vie retirés depuis le début de leur mission de solidarité, suite aux inondations dévastatrices qui ont récemment frappé ce pays, a indiqué un communiqué de ces services. Selon la même source, les équipes algériennes «poursuivent leur travail, en coordination avec les autorités libyennes et les équipes de sauvetage des autres pays, à travers une réunion quotidienne de coordination et d’évaluation du plan d’intervention».