inondations au texas, feux de forêt en californie et froid glacial en Amérique latine : La planète en folie

Des feux de forêt dévastateurs en Californie, France, Espagne et Grèce, ainsi qu’en Asie, Turquie et Syrie ; des inondations catastrophiques au Mexique et en Afrique du Sud ; des vagues de froid extrême atteignant jusqu’à -18 degrés Celsius en Amérique du Sud : le monde semble sombrer dans une folie climatique.

La planète, qui a longtemps su réguler ses mécanismes naturels, est aujourd’hui en déséquilibre, conséquence directe des activités humaines, en particulier de l’émission massive de gaz à effet de serre. Depuis plusieurs décennies, la Terre connaît un réchauffement progressif lié aux émissions de dioxyde de carbone et autres gaz polluants issus de l’industrialisation et de la consommation effrénée d’énergies fossiles. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a clairement établi dans son rapport de 2023 qu’« il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, les océans et la terre ». Ce dérèglement climatique a commencé à perturber les mécanismes naturels de régulation dès les années 2000, avec une accélération notable des phénomènes extrêmes ces dernières années. Les régions autrefois épargnées par les extrêmes climatiques subissent désormais des températures anormalement élevées, comme au Canada et dans le nord de l’Europe, et même le pôle Nord où la fonte des glaces s’accélère.

Un dérèglement climatique sans précéden

Les incendies gigantesques qui ont ravagé le Canada durant l’été 2018 et 2023 et ceux de la Californie actuellement, ont détruit des millions d’hectares de forêt, provoquant des dégâts environnementaux et économiques considérables. En Europe du Sud, les vagues de chaleur ont provoqué en 2022, des incendies sans précédent, réduisant en cendres des centaines de milliers d’hectares, affectant durablement les écosystèmes et les populations locales. Parallèlement, des phénomènes extrêmes enregistrés comme les inondations au Texas, au Mexique, en Afrique australe et subsaharienne, en Asie,… ou encore les tempêtes violentes en Amérique, en Asie, en Australie, et même en Méditerranée comme celle de Derna en Libye en septembre 2023, qui a causé près de 4.000 morts, témoignent de la multiplication et de l’intensification des catastrophes naturelles. En parallèle, des baisses de température exceptionnelles ont été observées dans certaines régions, provoquant des morts par froid au Chili, au Paraguay et en Argentine, illustrant la complexité et la variabilité du dérèglement climatique. Ces extrêmes climatiques, qu’ils soient de chaleur ou de froid, sont le reflet d’un système climatique perturbé, incapable de retrouver son équilibre. Pertes en vies humaines, déplacements massifs de populations, destruction des infrastructures, crises alimentaires liées à la dégradation des sols et à la sécheresse sont autant de défis auxquels les sociétés doivent faire face. Depuis les années 1980, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Des associations et autres ONG comme Greenpeace, ainsi que des personnalités engagées comme Jean-Yves Cousteau et Nicolas Hulot, multiplient les efforts pour éveiller les consciences.

Agir vite pour éviter l’irréversible

Dans les années 2000, des figures emblématiques comme l’ex-vice-président américain Al Gore, prix Nobel de Paix en 2007, ont contribué à sensibiliser le grand public à travers des documentaires tels que «Une vérité qui dérange». Malgré ces alertes répétées, les politiques et les grandes puissances économiques continuent souvent à privilégier leurs intérêts étroits au détriment de la planète. L’utilisation abusive des gaz à effet de serre, la pollution industrielle, la déforestation, la surexploitation agricole et la gestion inefficace de l’eau aggravent la crise environnementale. Lundi, depuis le Brésil, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé les membres des pays émergents à se mobiliser pour la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat, COP30, qui se déroulera également au Brésil en fin d’année. «Notre environnement est attaqué sur tous les fronts : la pollution empoisonne les sols et les eaux. La biodiversité est détruite à un rythme effarant. Et bien sûr, la crise climatique. Partout dans le monde, des vies et des moyens de subsistance sont anéantis, et les acquis du développement durable sont réduits en miettes, tandis que les catastrophes s’accélèrent», a dit le chef de l’ONU pour résumer la catastrophe climatique qui frappe l’Humanité. En effet, nous assistons déjà à un monde en pleine folie climatique. Aussi, si l’humanité décide aujourd’hui de stopper les facteurs aggravants, notamment en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, en accélérant la transition vers des énergies renouvelables et en protégeant les écosystèmes, il sera encore possible de limiter les dégâts. Mais si les pays industrialisés continuent d’ignorer cette réalité, les phénomènes extrêmes deviendront la norme, et l'humanité courra à sa perte, irrémédiablement, irréversiblement. Comme le rappelait l’américain, James Hansen, figure marquante de la climatologie contemporaine «nous avons une fenêtre d’opportunité limitée pour agir. Si nous la manquons, les conséquences seront catastrophiques pour les générations futures». Agir vite et massivement est donc impératif. Demain pourrait être déjà trop tard.

Y. Y.

Multimedia