
Les autorités iraniennes affirment que le complexe nucléaire de Natanz a été la cible d'une attaque de nature terroriste, sans en préciser la teneur ni montrer de photos. Situé dans le centre du pays, ce complexe nucléaire a subi, dimanche, un nouvel «accident», qualifié d’acte de «terroriste» par Téhéran. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a d’abord annoncé dans la matinée une « panne de courant » —vite qualifiée de suspecte par un député conservateur — dans son usine d’enrichissement d’uranium du complexe Chahid Ahmadi-Rochan de Natanz, l’un des centres névralgiques du programme nucléaire de la République islamique. Un communiqué du chef de l’OIEA Ali-Akbar Saléhi annonce, en début de soirée, que l'«accident» est en fait un acte de «terrorisme antinucléaire», mais sans fournir le moindre détail sur la nature exacte de cette attaque ni sur ses conséquences. Les médias iraniens n’ont diffusé aucune photo ni vidéo du centre de Natanz après ce sabotage qualifié de «futile». Le communiqué n’incrimine aucun groupe ni Etat directement. Faisant référence aux discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les Etats-Unis sont sortis de ce pacte en 2018, Ali-Akbar Saléhi estime que l’action contre Natanz «reflète (…) l’échec des opposants (à ces) négociations». Selon lui, elle relève aussi de «la défaite des opposants (à un) développement éclatant de l’industrie nucléaire» en Iran qui, promet-il, continuera de «poursuivre sérieusement (son) expansion» dans ce domaine. Plus tôt, le porte-parole de l’OIEA avait déclaré à la télévision d’Etat qu’un «accident» d’origine inconnue «dans une partie du circuit électrique de l’usine d’enrichissement à Chahid-Ahmadi-Rochan» avait provoqué «une panne de courant». «Heureusement, nous n’avons eu ni mort, ni blessé, ni pollution. Il n’y a pas de problèmes particuliers», avait-il ajouté. Début juillet 2020, une usine d’assemblage de centrifugeuses perfectionnées à Natanz avait été gravement endommagée par une mystérieuse explosion. Les autorités ont conclu à un «sabotage» d’origine «terroriste», mais n’ont pas encore fait connaître les résultats de leur enquête.