Grand angle : Détermination

Sans relâche et pour le 47e jour d’affilée, les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) poursuivent leurs attaques contre les bases et les positions de l’occupant marocain. Ceux qui ont cru que la réaction des Sahraouis suite à la violation du cessez-le- feu par le Maroc serait un feu de paille sont obligés de reconnaître qu’ils ont sous-estimé la détermination des Sahraouis. Depuis le 13 novembre, ils ont démontré que s’ils ont lutté pacifiquement depuis 1991, ce n’est pas parce qu’ils n’avaient pas les moyens de mener la lutte armée et combattre sur le terrain militaire. Ils ont juste fait le choix d'opter pour le combat politique et diplomatique car, convaincus de la légitimité de leur cause, confortée du reste par le droit international, ils croyaient que la communauté internationale allait les rétablir dans leurs droits en obligeant le Maroc à accepter la tenue d’un référendum d’autodétermination qui aurait permis de confirmer que la prétendue marocanité du Sahara occidental n’est qu’une chimère que Rabat tente d’imposer au reste du monde, au prix, faut-il néanmoins le rappeler, d’un lobbying pour lequel le makhzen dépense des millions de dollars. Pourtant, contrairement à ce qu’espère le Maroc, cet argent n’a pas permis d’acheter toutes les consciences et toutes les capitales du monde. Au contraire, à force de vouloir corrompre et travestir la réalité, le Maroc a obtenu une réaction inverse. En effet, croyant avoir isolé les Sahraouis, d'où la dernière agression du 13 novembre, il a donné au combat du Front Polisario un nouveau souffle. Cette énième agression a ainsi permis à la question sahraouie de revenir sur le devant de la scène diplomatique et médiatique internationale. Et pour cause, alors que le dossier souffrait du statu quo, la communauté internationale se voit aujourd’hui dans l’obligation de chercher un règlement à cette question qui désormais a rompu avec «l'immobilisme» dans lequel elle avait été plongée depuis notamment la démission de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, l’ancien président allemand Horst Köhler, en mai 2019. En violant le cessez-le- feu, le Maroc, dont la stratégie s’était avérée jusqu’à présent efficace, est tenu de changer de posture, et ce, en dépit du soutien apporté par l’administration sortante américaine. Car la large campagne de solidarité manifestée en faveur du peuple et de la question sahraouis est un indice qui ne trompe pas quant à la certitude des peuples du monde sur la réalité de leur engagement à défendre le droit du peuple sahraoui à exercer son droit à l'autodétermination.
Nadia K.

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