Corée du Nord - Etats-Unis : Vers des mesures agressives envers Washington ?

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a estimé que son pays devait se préparer autant «au dialogue qu'à la confrontation» avec les États-Unis, dans une première réaction à la politique coréenne du nouveau président américain. Joe Biden, dont Pyongyang dénonce la «politique hostile», n'exclut pas de rencontrer un jour le leader nord-coréen Kim Jong-un, mais souligne qu'il ne le fera pas sans engagements clairs de ce dernier.
Et les négociations entre les États-Unis et le Nord restent à l'arrêt depuis l'échec du second sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un, à Hanoï, en 2019. Kim «a souligné la nécessité de se préparer autant au dialogue qu'à la confrontation, en particulier d'être pleinement préparé à la confrontation», dans un discours sur sa stratégie à l'égard de Washington lors d'une réunion plénière du Comité central du parti, selon l'agence officielle KCNA. Le leader nord-coréen «a appelé à réagir de façon vive et rapide face à une situation évoluant rapidement et à concentrer les efforts sur une prise de contrôle stable de la situation dans la péninsule coréenne», précise l'agence officielle.
En mai, Joe Biden avait critiqué la démarche de son prédécesseur Donald Trump qui avait rencontré «Chairman Kim» à deux reprises, à Singapour puis à Hanoï, sans aboutir à des résultats tangibles. «Je ne lui offrirai pas une reconnaissance internationale» sans contreparties, avait-il insisté. Il avait alors dit ne pas se faire d'«illusions» sur la difficulté de convaincre la Corée du Nord de renoncer à son arsenal nucléaire, après un entretien à la Maison-Blanche avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in. «Nous n'avons aucune illusion sur la difficulté, absolument aucune. Les quatre dernières administrations n'ont pas rempli l'objectif. C'est un objectif incroyablement difficile», avait-il dit à la presse, en annonçant avoir nommé le diplomate chevronné Sung Kim comme émissaire spécial pour Pyongyang.
Selon un rapport d'experts du renseignement américain publié en avril, la Corée du Nord pourrait reprendre ses essais nucléaires cette année afin de forcer l'administration Biden à revenir à la table des négociations.
Kim «pourrait prendre un certain nombre de mesures agressives et potentiellement déstabilisatrices pour remodeler l'environnement de sécurité régionale et creuser des fossés entre les États-Unis et leurs alliés», analyse le rapport. Cela pourrait passer par une reprise des essais d'armes nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).

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