Colombie : La guérilla «sous-traite» les enlèvements

La guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) fait appel à des tiers pour enlever des individus malgré les pourparlers de paix en cours, a dénoncé le parquet de Colombie.
« Ces derniers temps, on a constaté que la guérilla de l’ELN sous-traite certaines activités, en particulier les enlèvements », a déclaré Carlos Izquierdo, procureur spécialisé dans les organisations criminelles, à une chaîne de télévision locale.
Les guérilleros achètent ensuite leurs victimes pour « négocier » une rançon contre leur libération, a poursuivi Me Izquierdo.
Les autorités se sont intéressées de près aux enlèvements de l’ELN qui, selon les guérilleros eux-mêmes servent à financer leur groupe armé, depuis le rapt du père du footballeur colombien Luis Diaz.
Luis Manuel Diaz a été enlevé le 28 octobre dans le département de La Guajira (nord) et libéré après douze jours de captivité. Ce rapt avait mis en péril le processus de paix entamé fin 2022 entre l’ELN et le gouvernement, ainsi que le cessez-le-feu bilatéral de six mois en vigueur depuis le mois d’août.
Les accusations émises par le parquet de Colombie nuisent à l’accord signé mi-décembre entre le gouvernement et l’ELN à l’issue du cinquième cycle de négociations entre les deux parties, dans lequel la guérilla s’était engagée à suspendre « les enlèvements à des fins économiques ».
L’accord avait aussi jeté les bases d’une nouvelle prolongation du cessez-le-feu, qui court actuellement jusqu’au 29 janvier.
En 2023, le ministère colombien de la Défense a enregistré 286 enlèvements contre 166 en 2022.

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