En visite en Colombie, les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU se sont félicités jeudi des "progrès" de la paix dans ce pays, "exemple pour le monde" après l'accord historique de 2016 mais qui tente actuellement de négocier avec les nombreux groupes armés opérant dans les régions.
Arrivée mercredi à Bogota pour "manifester le soutien de la communauté internationale à la construction de la paix" en Colombie, la délégation des quinze ambassadeurs (des cinq pays membres permanents du Conseil et dix autres) a rencontré jeudi matin le président Gustavo Petro.
"Nous sommes très motivés par les progrès constatés et sommes conscients qu'il reste encore beaucoup à faire en coopération avec le gouvernement colombien", a déclaré à la presse l'ambassadrice britannique Barbara Woodward.
Malgré de nombreux obstacles, la Colombie poursuit la mise en oeuvre de l'accord de paix historique signé en 2016 avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Elu en 2022, premier président de gauche de l'histoire du pays, Gustavo Petro tente parallèlement de mettre en oeuvre une ambitieuse politique de "paix totale" pour désarmer les groupes armés qui restent actifs dans les régions et mettre définitivement fin aux violences qui déchirent la Colombie depuis plus d'un demi-siècle. M. Petro a entamé des discussions avec les dissidents des FARC (rejetant l'accord de 2016), avec l'ELN guévariste, avec des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants. Cette politique se heurte à de nombreuses embûches et est sévèrement critiquée par l'opposition, alors que ces groupes armés, liés au narcotrafic, ont multiplié leurs actions pour accroître leur influence territoriale.
Le Conseil de sécurité a salué l'annonce du récent cessez-le-feu avec l'ELN pour six mois. Il a également "exprimé son espoir de nouveaux progrès dans le dialogue" avec l'EMC (Etat-major central), principale faction de la dissidence des FARC, et évoqué un "élargissement en ce sens du mandat de la mission de vérification" de l'ONU, mission qui surveille déjà la mise en œuvre de l'accord de 2016.
"Avec cette politique de paix globale, la Colombie a représenté un exemple positif pour le monde", a commenté Pascale Baeriswyl, l'ambassadeur Suisse.
Prévue jusqu'à dimanche, il s'agit de la troisième visite en Colombie du Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2017. La délégation doit se rendre dans le département du Caqueta (sud, Amazonie colombienne) et la ville de Buenaventura (ouest), sur la côte Pacifique.
