Alors que les négociations à Doha sont à leur 6e journée : «Un cessez-le-feu» otage des surenchères de l’entité sioniste

Alors que les négociations indirectes à Doha entrent dans leur sixième jour et qu’un accord de cessez-le-feu de 60 jours semble se dessiner entre Israël et le Hamas, les conditions posées par le génocidaire Netanyahou et les tensions internes en Israël compliquent la perspective d’une paix durable.

La question palestinienne a été, tout au long du séjour du Premier ministre sioniste aux États-Unis d’Amérique, qui a duré trois jours — de lundi à jeudi — au centre des discussions et de l’attention des médias. Avant-hier, alors que les négociations indirectes se poursuivaient à Doha avec les médiateurs qataris et égyptiens, l’envoyé spécial du président Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, était en route vers Doha pour essayer de relancer, ou du moins donner un coup de pouce, aux négociations afin qu’elles aboutissent. Cependant, les surenchères allaient crescendo du côté israélien. Netanyahou a annoncé qu’un tel cessez-le-feu pourrait être conclu prochainement, à condition que le Hamas soit désarmé et démantelé dans ce délai, sous peine de reprise des combats. Il a également confirmé qu’un accord partiel d’échange de prisonniers était en cours. Concrètement, cela signifie la libération d’environ dix prisonniers vivants et la remise d’une douzaine de corps. Netanyahou a précisé que le Hamas déciderait des prisonniers à libérer. Ces déclarations montrent, si besoin est, le poids du mouvement Hamas et combien il comptait dans la balance des négociations, n’en déplaise à Netanyahou qui continue de faire dans la surenchère en conditionnant la conclusion d’un accord global sur Ghaza durant les 60 jours de trêve, par le désarmement total du mouvement Hamas. Une exigence surréaliste mais qui conforte indirectement celle de ces deux ministres sionistes d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir de la Défense et Bezalel Smotrich qui, eux refusent toute négociation avec le mouvement Hamas estimant que « cela encouragerait le Hamas à multiplier les enlèvements et appelant à écraser le mouvement plutôt qu’à négocier » Cela étant, et c’est parce que, lors de son séjour américain, Netanyahou a rencontré plusieurs familles de personnes enlevées, leur assurant que les efforts pour leur retour se poursuivent avec détermination ; celles-ci exigent des informations précises sur les critères et le mécanisme de sélection des prisonniers concernés. De son côté, le mouvement Hamas, a qualifié les propos de Netanyahou sur l’impossibilité d’un accord global, d’« intentions malveillantes ». Le mouvement accuse l’entité sioniste de poser des obstacles pour éviter la conclusion d’un accord qui permettrait la libération des prisonniers et la fin de l’agression contre Ghaza. Le Hamas affirme avoir proposé un échange global, avec la libération immédiate de tous les prisonniers en échange d’une cessation définitive des hostilités et du retrait complet des forces israéliennes, offre qu’il dit avoir été rejetée. Le mouvement Hamas, qui se présente depuis plusieurs semaines, comme flexible et responsable, insiste sur « la nécessité d’un accord garantissant la fin de l’agression, l’acheminement de l’aide humanitaire par des agences appartenant à l’ONU et l’atténuation des souffrances dans la bande de Ghaza ». Par ailleurs, commentant les négociations qui ont cours à Doha, alors que l’envoyé spécial américain, Steve Witkoff, est activement engagé dans les pourparlers indirects à Doha, témoignant de l’implication forte de Washington dans la médiation, le secrétaire d’État Marco Rubio, a déclaré avant-hier jeudi, que « les États-Unis sont plus proches que jamais d’un accord, même si des défis subsistent, notamment le refus du Hamas de se désarmer ». Rubio a insisté sur « la nécessité que tous les otages soient libérés pour que le conflit prenne fin ». Rappelons que ces négociations se poursuivent alors que l’entité sioniste redouble de férocité, avec des bombardements au quotidien et une crise humanitaire grave à Ghaza, et des exactions en tous genres en Cisjordanie. Hier encore, alors qu’une dizaine de martyrs est déplorée dans plusieurs localités de la bande de Ghaza, le bilan officiel de la veille fait état de 57.762 morts, en majorité des femmes et des enfants, et 137.656 blessés. Cependant, l’implication des médiateurs internationaux et leur capacité à faire converger les points de vue des deux protagonistes, et surtout à se porter garant d’un futur accord de paix durable et global, pourra mettre fin à un conflit meurtrier vieux de plus de 80 ans et ouvrir une voie vers une paix durable pour toute la région du Moyen-Orient.

Y. Y.

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Centre de distribution de nourriture : Près de 800 Palestiniens tombés en martyrs

Le Bureau des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a révélé hier qu’ « au moins 798 Palestiniens ont été tués à Ghaza sous les raids de l’armée d’occupation israélienne, alors qu’ils tentaient d’obtenir de la nourriture ». Lors d’une conférence de presse tenue à Genève, un porte-parole du HCDH a précisé que « 615 de ces victimes sont tombées aux alentours des points de distribution gérés par l’organisation dite ‘‘Gaza Humanitarian Foundation’’ (GHF), depuis le 27 mai, tandis que 183 autres sont décédées le long des routes empruntées par les convois humanitaires ». Cette situation dramatique a suscité une vive réaction de la part de la communauté humanitaire. Début juillet, 169 ONG ont demandé la suspension du nouveau mécanisme de distribution d’aide mis en place via la GHF, dénonçant des rapports quasi quotidiens faisant état de Palestiniens tués par les tirs de l’armée israélienne alors qu’ils attendaient de l’aide alimentaire à proximité de ces centres. Ces organisations ont insisté pour un retour au précédent système de distribution, géré directement par les Nations Unies, qui était en vigueur jusqu’en mars dernier, avant que le blocus total imposé par Israël sur Ghaza ne soit renforcé. La déclaration commune, signée par un large éventail d’acteurs humanitaires, médicaux, alimentaires, de développement et de défense des droits humains, souligne l’urgence de garantir la sécurité des civils palestiniens et d’assurer un accès équitable et sécurisé à l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza.

Synthèse  APS / Y. Y.

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