«Ces crimes s'inscrivent dans le cadre d'un nettoyage ethnique visant à tuer dans l'œuf le projet d'un futur Etat palestinien», a dénoncé avant-hier l’ambassadeur Amar Bendjama.
L’armée sioniste a lancé hier une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie occupée, poussant plus loin l’escalade sans précédent de la violence contre le peuple palestinien. Hélicoptères d'attaque, bulldozers, checkpoints, couvre-feu total et transformation des maisons palestiniennes en positions militaires... autant de procédés que les forces d’occupation ont appliqués dans une précédente agression, en janvier 2025, et qu’elles s’apprêtent à reconduire dans le territoire, alors que le plan de paix voté par le Conseil de sécurité était censé instaurer un nouveau climat dans la région.
Depuis le 7 octobre 2023, la Cisjordanie est devenue un théâtre d'oppression et d’exactions systématiques. Plus de 1 000 Palestiniens ont été tués par les forces d'occupation ou les colons armés depuis, selon le ministère palestinien de la Santé. La nouvelle agression, que l’on présente comme distincte de celle du début de l’année, contre les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nour Shams, prolonge une campagne de nettoyage ethnique qui n’a plus besoin d’être documentée. «Ces crimes s'inscrivent dans le cadre d'un nettoyage ethnique visant à tuer dans l'œuf le projet d'un futur Etat palestinien», avait notamment dénoncé le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, l’ambassadeur Amar Bendjama, lundi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient. Des comptes rendus médiatiques ont indiqué, hier, qu’à l’aube de ce mercredi, des hélicoptères Apache ont survolé le nord de la ville de Naplous, ouvrant le feu dans la localité de Toubas notamment, tandis que des bulldozers ont commencé à ériger des barrages de terre pour isoler les quartiers.
Le gouverneur de Toubas rapporte que l'armée sioniste a paralysé la circulation, alors que d’autres échos font état de perquisitions, d'arrestations massives et d'occupation forcée de domiciles, transformés en casernements. Soit le même scénario que lors de l’agression meurtrière de janvier dernier qui s’était soldée par le plus grand «déplacement de populations depuis 1967», selon Human Rights Watch (HRW). La même organisation a fait part, dans un rapport publié le 20 novembre dernier, de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, appelant à poursuivre Benjamin Netanyahou et des officiers de l’armée pour «déplacement forcé» et «nettoyage ethnique». Les atrocités ne s’arrêtent pas là. Les près de 500.000 colons sionistes recensés en Cisjordanie sont devenus, ces dernières années, une milice terroriste multipliant les campagnes de terreur contre les Palestiniens, visant à reconfigurer radicalement les données démographiques sur le territoire.
Près de 800 attaques de ces hordes armées et souvent encadrées par l’armée israélienne ont été recensées au premier semestre de l’année qui finit, selon le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Le bilan du deuxième s’annonce encore plus violent, puisque l’ONU enregistre un record d’agressions durant le mois d’octobre dernier, avec plus de 260 incidents.
Les exactions comprennent des incendies de vergers d'oliviers (4.000 arbres vandalisés cette saison), des vols de bétail, des empoisonnements de puits et des agressions physiques. Le gouvernement sioniste continue, d’autre part, à poser les plus grandes embûches à la mise en œuvre des clauses de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza, ainsi qu’à la mise en application de celles devant ouvrir la voie à la deuxième phase du plan de paix, adopté le 17 novembre dernier par le Conseil de sécurité. Outre les violations répétées du cessez-le-feu, l’acheminement de l’aide humanitaire reste toujours soumis aux caprices de l’armée sioniste.
Des centaines de milliers de sans- abri palestiniens continuent, pendant ce temps, de grelotter de froid et de manquer de tout, sous des tentes de fortune inondées par plusieurs jours d’intempéries.
M. S.