
Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé hier, l'ONU et l'Union européenne (UE) à «larguer de l'aide» sur la bande de Ghaza, pour soutenir les civils victimes d'une barbare agression sioniste.
«J’appelle les Nations unies et l'Union européenne à larguer de l'aide sur la bande de Ghaza, en particulier dans le nord, comme cela a été fait à maintes reprises dans le monde», a lancé M. Shtayyeh lors d'un Conseil des ministres à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Il a également souhaité davantage d'acheminement d'aide humanitaire par la route, avec «l'ouverture de couloirs d'aide, qui ne se limitent pas au point de passage de Rafah».
Le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, est le seul par lequel rentrent actuellement les camions transportant de la nourriture, des médicaments, des fournitures médicales, de l'eau en bouteille, des couvertures, des tentes ou encore des produits d'hygiène.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 76 camions sont passés dimanche à Ghaza depuis l'Egypte, portant à 981 le nombre de camions entrés depuis le 21 octobre dans le territoire palestinien assiégé. Cette aide humanitaire est jugée très insuffisante pour les quelque 2,4 millions d'habitants, dont 1,6 millions ont été déplacés depuis le début de l'agression, qui sont plongés dans une situation catastrophique, selon l'ONU. Sur un autre registre, Mohammed Shtayyeh a souligné qu'il rejetait tout plan visant à déplacer les habitants de Ghaza «au prétexte de l'aide humanitaire».
Evoquant «la proposition de certains pays de créer un couloir maritime entre Chypre et Ghaza» qu'il a rejetée, M. Shtayyeh a affirmé que «même si nous souhaitons l'arrivée de l'aide, nous n'acceptons pas le déplacement de notre population à bord de navires pour qu'ils soient déportés au prétexte de l'aide humanitaire». Il s'est également opposé à la création de camps temporaires pour les déplacés comme cela a été demandé : «Nous voulons que nos concitoyens retournent d'où ils ont été déplacés», assurant que le peuple palestinien «ne sera jamais capable de rentrer à Ghaza si nous acceptons ces solutions».
Il a aussi déploré le fait que certains pays continuent de défendre le «droit» de l'entité sioniste à «se défendre», soulignant que «l'occupation du territoire d'autrui n'est pas de l'autodéfense».