«Le président Tebboune a eu les mots qu'il faut», commentait, hier, Mourad Lamoudi. L’analyste géopolitique a loué l'attitude «très honorable» du chef de l'État suite à l'interview qu'il a accordée dimanche soir aux représentants des médias nationaux.
Concernant la réplique du chef de l’Etat aux déclarations du président français, Emanuel Macron, Lamoudi estime qu’elle «honore l’Algérie, son histoire et ses martyrs». M. Tebboune a adopté, selon lui, une «posture de dignité nationale». De la prestation présidentielle, le spécialiste en géopolitique retiendra également «la mise au point» faite à l'endroit de Gérald Darmanin, le ministre français de l'Intérieur, qui avança le chiffre de «7.000 immigrés algériens en situation irrégulière sur le sol français». «La France nous a fait part de 49 cas de reconduction et il n’a jamais été question de 7.000 Algériens à expulser», a corrigé le président Tebboune. Ces propos démontrent que la position de l'Algérie est «constante car elle repose sur des principes et des valeurs». «En contrepartie, poursuit Lamoudi, ceux qui sont en face, leurs positions s'inspirent plutôt de la conjoncture et des aléas du moment.» Chose que M. Tebboune a d'ailleurs rappelé en déclarant que «l’histoire n'est pas dictée par les convenances, ni par les conjonctures». «Nous devons fidélité au serment de nos 5.630.000 martyrs dont nous devons exalter la mémoire», a réitéré le Président. «Durant 132 ans d'occupation de l'Algérie, la France a commis des crimes à l'encontre du peuple algérien que les paroles ne sauraient occulter», a-t-il signifié en conditionnant le retour en poste de l'ambassadeur d'Algérie à Paris par le «respect total de l'Etat algérien». «L’Histoire ne peut être falsifiée et nos relations (avec la France) relèvent de la responsabilité de tout un peuple», a-t-il ajouté. Mourad Lamoudi trouve «inconcevable» à ce «niveau de responsabilité» de compromettre des relations bilatérales au demeurant «très sensibles» et reposant sur un «contentieux historique très lourd» et ce, pour des «considérations électoralistes». «Une telle attitude est indigne d’un Etat qui se respecte», qualifie le politologue. Lors de son entrevue avec les représentants des médias, le président Tebboune a rappelé que «la France doit oublier que l'Algérie était une colonie», ajoutant que «l'Etat est là, fort de ses institutions, de son armée, de son économie et son peuple vaillant qui ne se soumet qu'à Allah le Tout Puissant».
Karim Aoudia
