
«L’Italie soutient avec conviction le rôle de l'Algérie et son attachement au cadre onusien sur le Sahara occidental». C’est par ces termes, on ne peut plus clairs, que le président italien s’est exprimé dans les colonnes d’El Moudjahid, lors d’une interview publiée hier. Le président Mattarella estime à ce sujet que la solution au conflit au Sahara occidental doit tenir dûment compte des «droits du peuple sahraoui» et espère la reprise de négociations directes entre les parties en vue de parvenir à une solution «équitable» et «durable», révélant avoir appris avec «satisfaction» la nomination du diplomate italo-suédois, Staffan De Mistura comme envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU. «Nous suivons de très près la question du Sahara occidental. Nous avons toujours soutenu le rôle joué par les Nations unies. Notre espoir est grand de voir l'engagement de M. De Mistura contribuer, malgré la situation actuelle de tension, à une reprise de négociations directes entre les parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario, ndlr)», a-t-il rapporté. A une question sur la Palestine, il juge nécessaire que les deux parties retournent à la table des négociations et rappelle l’existence depuis longtemps déjà d’un large consensus international sur le fait que la solution à deux États est la «seule voie possible» vers la paix entre Israéliens et Palestiniens. «Sur ce point, une nouvelle action, sur impulsion de l’Union européenne et des autres partenaires du Quartet international pour le Moyen-Orient, pourra jouer un rôle important pour faciliter la reprise des contacts directs entre les parties. À moyen et long termes, le maintien du statu quo ne constitue pas une alternative durable et seule une solution globale au conflit israélo-palestinien pourra conduire à une paix et une stabilité durables dans toute la région du Moyen-Orient», a développé le président italien avant d’enchaîner sur la crise libyenne en faisant remarquer que les positions italienne et algérienne sur la situation en Libye sont «très proches». «Nous jugeons nécessaire pour les pays voisins, y compris l'Algérie, d'être impliqués dans le processus de Berlin qui, avec les initiatives dans le cadre onusien, a tracé le chemin de la paix en Libye. Nous apprécions le rôle d'Alger dans cette perspective et nous avons pris note avec intérêt des résultats du sommet entre pays voisins qui s'est tenu à Alger en août dernier», a-t-il poursuivi.
Accompagner l'Algérie dans le processus de diversification de son économie
Sur le volet économique, Mattarella assure que l’Algérie, qui est le 2e fournisseur de gaz de l'Italie, restera dans le domaine de la coopération énergétique un partenaire «central» de son pays qui «souhaite renforcer et diversifier «le partenariat bilatéral» en explorant de nouvelles «collaborations avec des entreprises algériennes, dans les secteurs présentant de «nouvelles opportunités», telles que les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. «Tenant compte de l'histoire spéciale qui lie nos deux pays et surtout du rôle central qu'a joué l’ENI (première entreprise italienne d'hydrocarbures, ndlr), je suis convaincu que l'Algérie restera un partenaire central aussi dans le futur», a-t-il soutenu. Et d’ajouter : «L’Italie regardait avec attention la mise en œuvre du plan d'action du Premier ministre, ministre de Finances, Aïmene Benabderrahmane, un plan ambitieux qui vise à améliorer le climat des affaires dans le but d'accompagner les perspectives de diversification de l'économie algérienne, y compris en faveur des opportunités pour les nouvelles générations. L'Italie souhaite accompagner l'Algérie dans ce parcours». Au sujet des relations entre l’Europe et l’Afrique, le président italien plaide pour un partenariat «efficace» sur la question migratoire et assure que le Vieux continent, son pays en tête, sont disposés à agir pour un changement «réel, effectif et mutuellement bénéfique», y compris en contribuant financièrement à l'éradication de la pauvreté et à la réalisation d'un développement durable, à partir des pays d'où les flux migratoires irréguliers partent.
R. N.