L’Algérie adhère au système financier PAPSS : un nouveau jalon panafricain

En rejoignant officiellement le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), l’Algérie confirme son engagement à faciliter les échanges commerciaux et financiers en Afrique, tout en consolidant son rôle de moteur stratégique au sein du continent.

L’Algérie, à travers la Banque centrale, a officiellement rejoint le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) réaffirmant ainsi sa position de levier stratégique pour accélérer l’intégration commerciale et économique en Afrique. 

L’adhésion de l’Algérie a été officiellement confirmée, hier, dans un communiqué rendu public par cette infrastructure lancée en janvier 2022 par l’Afreximbank, en collaboration avec l’Union africaine. 

Le système PAPSS est une plate-forme centralisée des marchés financiers qui permet la circulation efficace de l’argent en toute sécurité à travers les frontières africaines, en minimisant les risques et en favorisant  une intégration  financière optimale à l’échelle continentale.

En clair, il s’agit d’un système destiné à faciliter les paiements transfrontaliers instantanés en monnaie locale entre les pays du continent dont le nombre de ce réseau s’élève désormais à 18, à la faveur de l’adhésion de l’Algérie.

Selon le communiqué sus-évoqué «l’entrée de la Banque d’Algérie au sein de cette initiative continentale constitue une  étape majeure dans le renforcement de l’intégration financière et de la coopération économique à l’échelle africaine».

Dans une déclaration rapportée par l’APS, le 26 juillet dernier, le directeur de la facilitation du commerce et de la promotion des investissements à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Gainmore Zanamwe, a mis en avant l’apport crucial de l’Algérie, troisième économie du continent à travers son engagement en faveur d’une meilleure intégration commerciale en Afrique, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf). 

En ce sens, le même responsable a relevé que «l’Algérie dispose d’un potentiel compétitif dans des secteurs porteurs tels que l’agriculture, les mines, l’innovation et les start-up, et qu’elle peut établir des partenariats économiques durables avec les pays du continent, grâce à une base industrielle diversifié». 

Sur sa lancée, il évoquera la prochaine Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre à Alger, laquelle constitue, dit-il, «une étape majeure pour promouvoir le climat des affaires et les opportunités d’investissement offertes par l’économie nationale auprès des milieux d’affaires africains et internationaux».

Il s’est dit convaincu que cet événement de dimension continentale, organisé conjointement par Afreximbank, le secrétariat de la Zlecaf et la Commission de l’Union africaine, en partenariat avec l’Algérie, l’événement «enregistrera une participation record d’opérateurs économiques africains et étrangers».

Il a rappelé, par ailleurs, que l’Afreximbank œuvre depuis sa création, en 1993, à renforcer l’intégration commerciale en Afrique à travers diverses initiatives, dont le Système panafricain de paiement et de règlement, permettant les transactions en monnaies locales. Il convient de souligner à ce titre que l’Algérie figure parmi les principaux actionnaires d’Afreximbank, ayant renforcé sa participation au capital en début d’année afin de soutenir davantage le commerce intra-africain. 

Dans ce cadre, le système PAPSS se distingue surtout par son efficacité à promouvoir une connexion transparente des marchés africains. Le système en question «offre un nouvel élan aux entreprises pour qu’elles se développent plus facilement à travers l’Afrique et permettra probablement au continent d’économiser plus de 5 milliards de dollars américains en coûts de transaction chaque année», avait déclaré le PDG, Mike Ogbalu III, lors du lancement  du  PAPSS.

Ce système, dont la principale raison d’être est de faciliter la coordination entre les banques africaines via un système de compensation, permet, en effet, de réduire le temps de transaction à quelques secondes, supprimant un obstacle majeur à la croissance du commerce électronique, des services et des marchandises intra-africains.

En d’autres termes, et grâce au PAPSS, les entreprises africaines ne seront plus confrontées à des dépenses d’importation et d’exportation élevées, ainsi qu’à des retards de transaction en raison des relations limitées des banques correspondantes, de la disponibilité des devises étrangères et de la capacité ferroviaire des transactions transfrontalières.

K. A.

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