
Les opportunités importantes d’investissement et de partenariat offertes par le secteur de l’énergie en Algérie intéressent de plus près l’Allemagne. En effet, le gaz naturel est considéré comme une ressource énergétique propre et adaptée à la transition énergétique. Ainsi, quelle est l'impact économique de la convention qui vient d'être signée avec l'Allemagne pour son approvisionnement en gaz naturel et surtout en hydrogène, sur le moyen terme ?
En réponse à cette question, l'économiste, Brahim Guendouzi, estime que la visite en Algérie du vice-chancelier allemand, ministre de l’Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck, s’inscrit dans la perspective du renforcement du partenariat algéro-allemand dans le domaine des énergies renouvelables.
À ce titre, une déclaration d’intention commune a été signée par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et son collègue allemand, Robert Habeck, en vue de la mise en place d’une Task force bilatérale sur l’hydrogène.
Il est attendu de cette Task force le développement des études sur l’hydrogène vert, ainsi que sa production, son stockage et son transport. Il en sera de même pour le renforcement de la coopération bilatérale, afin de promouvoir et de soutenir les investissements dans tous les secteurs économiques concernés par le développement de l’hydrogène dans les deux pays.
Il rappelle, à ce propos, que l’Union européenne a donné son accord, en novembre 2023, pour la création d’un corridor énergétique SOUTH2, dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie sont parties prenantes pour un approvisionnement à partir de l’Algérie, que ce soit en gaz naturel ou en hydrogène vert.
Ainsi, le corridor SOUTH2 contribuera à la sécurité des approvisionnements énergétiques de l’Union européenne, ainsi que leur diversification. D’autant plus que l’Algérie ambitionne d’exporter «10% des besoins d’hydrogène de l’UE d’ici 2040», a-t-il encore rappelé.
En parallèle, Sonatrach a signé avec la société allemande VNG, basée à Leipzig, un contrat d’approvisionnement de l’Allemagne en gaz naturel, sur le moyen terme.
Selon M. Belahrach, expert en énergie, la convention signée entre l'Algérie et l’Allemagne «a trait à la coopération dans le domaine du développement et du transfert de technologie sur les centrales électriques et la production d'hydrogène».
Le gaz est concerné du fait de la rationalisation de son utilisation dans les procédés allemands, surtout ceux du cycle combiné dans les centrales électriques, ce qui reviendrait à une réduction importante de la consommation de gaz naturel pour la production d’électricité. S’agissant du transfert du savoir-faire pour la production d'hydrogène, l’expert considère «l’Allemagne comme leader mondial dans la technologie de production d'hydrogène et son apport est crucial pour le démarrage de la production d'hydrogène en Algérie».
Il estime que la réduction des émissions des gaz à effet de serre se fera par la transition des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) vers les énergies renouvelables, à savoir les photovoltaïques, l'éolien et la biomasse, a-t-il conclu.
Samia Boulahlib