
Eu égard au caractère historique des liens bilatéraux entre l'Algérie et la Chine, qui ont fêté, l'année dernière, leur 65e anniversaire, à l'évolution sans cesse croissante de la coopération entre les deux pays, l'axe Alger-Pékin incarne ce modèle de partenariat exceptionnel dans les annales des relations internationales. Un partenariat stratégique dont les racines remontent à la guerre de Libération, qu'avait menée le peuple algérien pour s'émanciper du joug du colonialisme français. La Chine, qui avait alors soutenu la juste cause de l'Algérie et de son peuple qui combattait pour sa liberté et sa souveraineté, a été l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance de l'Algérie, arrachée de hautes luttes. C'est dire à quel point le rapprochement de vision entre Alger et Pékin date depuis des lustres. Un rapprochement qui a évolué dans le sens du raffermissement de la convergence des positions distinguant les rapports algéro-chinois sur plusieurs questions d'ordre international, dont le traitement par les deux pays s'est toujours accompli dans le cadre d'une parfaite entente politique. Les relations entre les deux pays ont connu par ailleurs une impulsion exemplaire, à la faveur de la visite d'État qu'avait effectuée, en juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Chine. Cette visite a été un franc succès, dans la mesure où elle a permis non seulement de renforcer la dimension stratégique des relations bilatérales, mais aussi de hisser à des niveaux supérieurs le niveau de partenariat gagnant- gagnant, ouvrant ainsi des perspectives prometteuses pour les deux pays dans le sens à mieux fruitier leurs intérêts prioritaires. Un partenariat élargi à plusieurs domaines de coopération mutuellement bénéfique, comme le démontre, à juste titre, la signature de 19 documents comprenant des accords et mémorandums d'entente qui ont été signés, lors d'une cérémonie que le Président Tebboune avait co-présidée avec son homologue chinois Xi Jinping à Pékin. La visite d'État de M. Tebboune en Chine a également constitué cette opportunité par laquelle Alger et Pékin avaient optimisé leur convergence de vues quant au traitement de plusieurs questions internationales, notamment le règlement pacifique des conflits, particulièrement en Afrique et dans l'espace arabe, que l'Algérie représente au Conseil de sécurité de l'ONU en sa qualité de membre non permanent pour la deux années 2024-2025.
Une visite intervenue en outre dans un contexte d'accélération sans précédent de la coopération algéro-chinoise, marquée par la signature, en décembre 2022, du «Plan exécutif pour la concrétisation conjointe de l'initiative de la Ceinture et de la Route» et du «Plan triennal de coopération dans des domaines clés 2022-2024» entre les deux pays. La signature de ces deux documents importants par les deux parties intervient après celle, le 8 novembre de la même année, du 2e Plan quinquennal de coopération stratégique globale 2022-2026.
Ce plan quinquennal s'inscrit dans le cadre de la volonté commune renouvelée et forte du président de la République Abdelmadjid Tebboune et de son homologue chinois Xi Jinping, «en vue d'impulser un nouveau souffle au partenariat bilatéral, pour réaliser davantage de progrès et de renforcer le développement économique et social durable, au service des deux peuples et amis». Fortement présentes en Algérie, les entreprises chinoises, qui ont contribué à la réalisation de plusieurs projets d'envergure en Algérie, sont aujourd'hui partie prenante à Gara Djebilet, dans le cadre de l'exploitation de ce gisement minier important, tout comme elles prennent en charge l'exploitation du phosphate de Tébessa et de Souk Ahras, et des mines de zincs de Béjaïa.
Karim Aoudia