
Depuis la conférence afro-asiatique de Bandung de 1955, qui a jeté les bases du Mouvement des Non-Alignés, l’Algérie n’a cessé de jouer un rôle de leader proactif. Lors de cette conférence, l’Algérie, qui venait de déclencher une glorieuse révolution pour chasser le colonisateur, avait très rapidement compris que, dans le contexte de la guerre froide, le non-alignement était la solution pour faire face à la dangereuse polarisation du monde.
Les Non-Alignés n’ont donc eu de cesse de réaffirmer leur indépendance vis-à-vis des deux grands blocs, et de plaider pour la paix mondiale et la coexistence pacifique. Alors que le Mouvement des non-alignés est naît en 1961, l’Algérie devient, peu après son indépendance, le lieu de rendez-vous de l’ensemble des révolutionnaires de par le monde.
Des années 1960 au milieu des années 1970, notre pays apporte un soutien essentiel aux mouvements révolutionnaires et anticoloniaux, et Alger devient une terre d’accueil pour eux. C’est ce qui poussera, d’ailleurs, Amilcar Cabral, héros de la lutte pour l'indépendance de la Guinée Bissau, à qualifier l’Algérie de mecque des révolutionnaires. Lors d'une conférence à Alger en 1968, ce dernier déclara que «les musulmans vont en pèlerinage à La Mecque, les chrétiens au Vatican et les mouvements de libération nationale à Alger».
En septembre 1973, Alger, auréolé par de nombreuses victoires diplomatiques, organisera la IVe Conférence des chefs d’État et de gouvernement dudit mouvement. Tandis qu’en 1974, le défunt Président Houari Boumediène a, lors d’un discours retentissant aux Nations unies, plaidé pour un nouvel ordre économique international plus juste. C’est la première fois de l’histoire qu’un dirigeant du Sud interpelle, au nom de ses pairs, le Nord, pour une refondation des relations internationales et un partage équitable des richesses de la planète. Fidèle à cet héritage historique, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune est redevenue le chef de file du non-alignement, et ce à un moment où le monde connaît une reconfiguration radicale sur le plan géopolitique.
En mars 2022, Alger a été désignée avec trois autres pays, dans un groupe de contact créé par la Ligue arabe, en vue de contribuer à trouver une solution au conflit russo-ukrainien. Le 1er novembre 2022, s’est ouvert, en présence du Président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, en sa qualité de président en exercice du Mouvement des Non-Alignés, le Sommet arabe d’Alger, qui a permis à l’Algérie de remettre la cause palestinienne en tête des priorités des pays membres. Ce sommet a suivi la signature, le 16 octobre 2022, par l’ensemble des factions palestiniennes, de la Déclaration d’Alger pour la réconciliation, qui a permis de mettre fin aux scissions au sein des mouvements de la résistance. Fer de lance de la lutte intransigeante contre l’impérialisme, Alger a permis de sauver le continent africain du pire. En effet, en février 2023, notre pays a pesé de son poids pour expulser les représentants de l’entité sioniste, lors des travaux du 36e Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Enfin, l’Algérie, qui est, depuis le 1er janvier dernier, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies s’est illustrée en promouvant les objectifs du Mouvement des Non-Alignés, et ce en prenant la tête de la «résistance diplomatique», pour faire échouer les plans diaboliques de l’entité sioniste, ainsi que défendre le peuple palestinien qui subit une tentative d’extermination.
Sami Kaidi