Sursaut planétaire

Menace ou mal nécessaire comme le prétendent certains ? La corruption est un phénomène ancien connu de l'humanité de tout temps. Fait avéré, elle fut un facteur clé dans la chute de nombreuses civilisations et empires. C’est aussi et de façon indéniable, un déclencheur des révolutions et des soulèvements dans toutes les sociétés et à toutes les époques.
Devenue un phénomène d’actualité, elle ignore les frontières. Cette pratique aux réseaux tentaculaires, constitue la principale menace qui plane sur la bonne gouvernance, le développement économique durable et les processus démocratiques. Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de ce qu’on pourrait appeler une campagne internationale de lutte contre la corruption. Cet effort, qui prend forme à l’échelle internationale, est un indice de plus de la globalisation de la corruption, une pratique aussi vieille que l’utilisation de l’argent dans le monde.
L’Algérie n’est pas en reste dans ce sursaut moral. En 2022, notre pays a poursuivi la mise en œuvre de son plan global d'éradication de ce fléau, en s'appuyant sur la moralisation de la vie publique et la consécration de la transparence et de la probité dans la gestion des deniers publics.
Un objectif qu'elle s'attelle à atteindre à travers l'adaptation des instances investies de cette mission et l'actualisation de son arsenal juridique pertinent, notamment le code de procédure pénale, le code pénal, la loi sur l'investissement et le code des marchés publics, actant ainsi la fin de l'impunité pour les dilapidateurs de deniers publics à la faveur des nombreuses mesures prises pour renforcer le contrôle et redresser la gestion des administrations publiques. Dans le cadre de cette démarche continue, le président de la République a réaffirmé à maintes occasions son engagement dans cette lutte au nom de la morale et de la bonne gouvernance. Parmi les réalisations, il y a lieu de citer la promotion de l'Organe national de lutte contre la corruption en une Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption à la faveur de la révision constitutionnelle de 2020, dans une démarche visant à assurer de meilleurs indicateurs de probité dans la gestion publique. Mais que serait ce combat sans une coordination internationale d’autant que, selon une évaluation de la Banque mondiale, le montant total généré au cours d’une année serait de 80 milliards de dollars en dehors des détournements de fonds destinés au développement et de la petite corruption pratiquée notamment dans les pays émergents dont certains acteurs économiques continuent hélas de considérer que «le bakchich» est un «mécanisme lubrifiant» de leur économie, occultant ainsi les effets corrosifs sur le plan tant interne qu’international dans un monde hyperconnecté mais qui reste tout de même marqué par des lacunes en matière de coopération causant des préjudices aux efforts de certains pays pourtant pleinement engagés dans ce combat.

El Moudjahid

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