Une volonté commune d’impulser la relation bilatérale entre l’Algérie et la France, basée sur un traitement d’égal à égal et sur un équilibre des intérêts, a été affirmée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue, Emmanuel Macron. Ils ont, au cours d’une déclaration conjointe et d’un entretien en tête-à-tête, fait montre d’un certain optimisme quant à l’approfondissement de la relation bilatérale, en vue de concrétiser les aspirations des deux peuples. C’est, certainement, un des résultats majeurs auxquels sont parvenus les Présidents Tebboune et Macron. Il faut dire qu’entre Alger et Paris, le courant a eu des difficultés à passer, ces derniers temps. L’orage est-il en train de se dissiper ? La relation bilatérale, affaiblie par des séquences de tension, de crispation politique et de crise diplomatique, qui a atteint parfois son paroxysme, se voit fortement dynamisée, diversifiée, voire marquée du sceau de l’innovation, même si des annonces fortes n’ont pas encore été livrées. En effet, Abdelmadjid Tebboune a affirmé avoir convenu avec Emmanuel Macron, d’impulser un élan qualitatif aux relations bilatérales qui consacre la nouvelle orientation dans les rapports algéro-français, fondé sur l'établissement d'un partenariat global d'exception, selon les principes du respect et de la confiance mutuels entre les deux États. La rencontre a été également l'occasion, souligne Tebboune, d'évoquer les conjonctures sécuritaire et politique d'intérêt commun, tant à l'échelle régionale qu'internationale. «Nous avons échangé nos points de vue sur de nombreuses questions qui revêtent une importance pour les deux pays, notamment la situation en Libye, au Mali, au Sahel et au Sahara occidental, qui requièrent des efforts conjugués à même de consolider la stabilité dans la région. L’Algérie, pays pivot, joue un rôle central dans la région, en raison de ses milliers de kilomètres de frontières avec le Mali, le Niger et la Libye.» Le Président Macron parle de bâtir l'avenir, d’ouvrir une page nouvelle, de regarder ensemble les défis communs et de tout faire pour apporter des réponses capables d’aider la jeunesse algérienne et la jeunesse française à réussir. Au sujet du passé mémoriel commun, il a précisé que «d'ici la fin de cette visite, sera finalisée l'écriture exacte de ce qui a été acté», tout en annonçant le mandatement par les deux parties d'une commission mixte d'historiens chargés d'ouvrir les archives liées à la colonisation française, sans tabou et avec une volonté libre d'accès. Une annonce notable quand on prend la mesure d’un dossier sensible dont le poids pèsera de toutes ses forces dans la nouvelle étape qualitative que veulent imprimer les deux Présidents. Un dossier de la Mémoire auquel l’Algérie accorde une attention particulière et un attachement irrépressible envers son capital historique.
El Moudjahid