L’accès à l’énergie est l’un des aspects essentiels du développement et de la croissance économiques. Aucun pays n’a été en mesure de développer son économie au-delà du niveau de subsistance sans pouvoir compter sur une énergie moderne en quantité suffisante. Aucun objectif ne peut être concrétisé si les services énergétiques ne sont pas grandement améliorés sur les plans qualitatif et quantitatif. Toute mesure qui rend un peuple moins tributaire d’une source externe d’approvisionnement en énergie lui confère par la même occasion la garantie de sa souveraineté et de son indépendance. Pour l’Algérie, la garantie de sa sécurité énergétique est tributaire, selon le plan d’action du gouvernement, d’un ensemble de mesures fortes à engager simultanément et à intégrer dans une vision globale orientée vers la préservation et le renforcement de son autonomie énergétique. Une stratégie qui revêt un caractère essentiel et constitue également un challenge pour les énergéticiens algériens qui devront répondre à tous les besoins de la nation dans l’immédiat et dans les années à venir. L’énergie solaire constitue la pierre angulaire de cette stratégie. Et pour cause. Les vastes surfaces du Sahara algérien, avec un ensoleillement maximal, se prêtent bien à la production d’énergie d’origine solaire : un potentiel énergétique inépuisable pour produire environ 3.000 kWh par mètre carré, selon les prévisions établies. La priorité est donc l'exploitation de ce potentiel énergétique dont dispose le pays, le gouvernement algérien tablant sur un programme d’une capacité de 15.000 mégawatts (MW) à l’horizon 2035. C’est dans cette perspective que les pouvoirs publics ont lancé un avis d'appel d’offres pour la production de 1.000 MW en énergie solaire, dans le cadre du Projet Solar 1.000 MW. Cinq wilayas du Sud sont concernées pour la réalisation des centrales photovoltaïques : Laghouat, Touggourt, Ouargla, El Oued et Bechar. D’un point de vue économique, le projet prévoit la création de plus de 5.000 emplois directs. La société Shems, une société mixte entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz, a reçu un mandat pour la gestion de ce programme. Le financement est à la charge exclusive de l'investisseur. L’énergie électrique qui sera produite à partir des stations sera injectée dans le réseau national. Grâce à ce projet, une production annuelle de plus 2.000 GWh d'énergie électrique et une économie de 549 millions de mètres cubes de gaz sont escomptées. Le gouvernement algérien met tout en œuvre pour assainir le climat des affaires. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a fait état de la disponibilité de tous les moyens nécessaires à l'installation de ces équipements, généralement de fabrication locale. L'Algérie est en train d'élaborer un nouveau modèle économique basé sur la science et la connaissance qui aura, entre autres supports, la transition énergétique, a-t-il ajouté. L’élite scientifique et intellectuelle, la réhabilitation du capital humain sont placés dans une perspective où il leur est loisible de donner la pleine mesure de leurs capacités et de prendre en charge un volet d’une importance névralgique pour le pays. L’Algérie réussira-t-elle à devenir l’eldorado africain des énergies renouvelables ? L’avenir nous le dira.
EL MOUDJAHID