
C’est un discours sans ambages que celui tenu par le chef de l’Etat à partir de la Centrale syndicale lors de la célébration de la fête du 1er mai. Tout un symbole que représente ce haut lieu. Francs et étayés de chiffres indiscutables, les mots du président de la République ont bien reflété ses convictions profondes et sa vision inébranlable en une Algérie du progrès qui se dessine et se matérialise chaque jour. Et là aussi les chiffres sont têtus. Des réalisations qui ont vu le jour en un temps record, à coups d’abnégation et de résilience de tous et particulièrement des acteurs économiques, salués chaleureusement par M. Tebboune, mais aussi grâce à une feuille de route pragmatique et sans ratures. Ne dit-on pas que «ce qui se conçoit bien s’énonce clairement» ?
En empruntant un style clair et accessible à tous, le premier responsable du pays a ainsi voulu faire part aux citoyens que l’Algérie nouvelle, c’est-à-dire celle qui se façonne sous nos yeux et celle de demain, n’est pas un slogan creux. Et là aussi, quoi de mieux que des exemples concrets et des chiffres qui font état de projections à faire pâlir des pays dits avancés. Un PIB qui passe du simple au double en l’espace de deux ans et demi et qui place notre pays au troisième rang des économies africaines et est appelé également à doubler pour culminer à 400 milliards de dollars en 2026, propulsant l’Algérie au second rang des économies du continent.
Cependant, un tel exploit ne doit surtout pas nous faire oublier d’où l’on vient. D’abord d’une décennie noire qui a complètement décimé le tissu industriel et mis l’économie nationale à terre, suivie de vingt ans de gabegie et de non gestion, marquées par un système rentier qui a vu l’émergence, telle une génération spontanée, d’une nouvelle race d’oligarques, voire de nouveaux monstres, qui ont dépecé les richesses de ce pays et créé ainsi «l’Algérie d’en haut et celle d’en bas».
En s’attardant quelque peu sur ce chapitre, le Président Tebboune a voulu sciemment fait entendre que l’Algérie nouvelle ne saurait se reconstruire sans ce regard dans le rétroviseur du passé. Et par là même, enraciner la morale dans la vie publique, économique et sociale ne pourrait se faire sans évoquer cette immoralité qui a caractérisé la gestion passée et celle des industriels et hommes d’affaires faussaires. L’Algérie qui avance ne se fera plus sur la plateforme éphémère des KITS ni sur des projets illusoires. M. Tebboune l’a bien signifié : tant qu’il présidera aux affaires de ce pays-continent, seule la compétence prévalera et le génie algérien qui commence à s’exprimer et dont certains réalisent déjà des merveilles sous d’autres cieux, trouvera à coup sûr dans sa terre natale le terreau nécessaire pour son épanouissement et bien-être. L’Algérie nouvelle n’est désormais plus un rêve mais une kyrielle de cas concrets et une démarche réfléchie et mesurée.
El Moudjahid