A qui profite l’escalade ?

L’attaque israélienne du premier avril contre l’annexe du consulat iranien à Damas a fait 16 morts. Cette provocation sanglante avait pour but de susciter l’émoi et la colère en Iran, permettant de détourner l’attention sur le carnage opéré par le régime sioniste à Ghaza. Ensuite, la riposte iranienne, samedi, promise par le Guide suprême Ali Khamenei. À qui profite l’escalade ? Les drones lancés contre l’entité sioniste ont été, certes, une opération salutaire pour calmer l’opinion publique iranienne sous le coup de l’outrage de l’attentat de Damas. En revanche, le cabinet de guerre de Netanyahou, au creux de la vague, a pu calmer les discordes dans son entourage et apaiser son opinion publique. Le paria dédouané de la communauté internationale se pose désormais en victime et en vainqueur. Les assauts et bombardements contre les civils de Ghaza, avec un bilan de 34 000 tués, passent après «l’offensive sans précédent des drones». La manœuvre de Netanyahou lui ouvre, ainsi, droit à la désinvolture et au soutien de ses amis. Il parade et «apprécie le soutien des États-Unis, ainsi que celui du Royaume Uni, de la France». Dans la foulée, il demande une convocation d’urgence du Conseil de sécurité. Les États-Unis affirment ne pas vouloir d'une escalade et d'une «guerre étendue avec l'Iran», a insisté hier le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche. Sur le terrain diplomatique, cependant, c’est l’escalade. Le Président américain Joe Biden agit activement en faveur de son allié. Il a convoqué une réunion des dirigeants du G7, pour «coordonner une réponse diplomatique unie» à l'attaque iranienne. Cette initiative veut rassembler les principales puissances, pour mettre au point une stratégie concertée vis-à-vis de l'Iran et de la situation au Moyen-Orient. Ainsi, le soutien se renforce et redevient «inébranlable» en faveur de Netanyahou. Finis les désaccords étalés ces dernières semaines entre Joe Biden et Netanyahou. Plusieurs pays de la région en appellent à la retenue, de même que la Chine et la Russie, qui craignent une aggravation possible qui déstabiliserait plus gravement cette région.

El Moudjahid

Multimedia