
S’exprimant lors d’une journée d'étude portant «SIGB, outil d'accompagnement de la réforme budgétaire et comptable», le premier argentier du pays explique qu’à travers ledit système, «on aura une meilleure idée sur les biens et la situation financière de l'Etat». Outre la comptabilité générale, le SIGB concerne également la comptabilité analytique des coûts, doté de données des comptabilités budgétaires et générales, qui auront «graduellement un rôle dans la mesure de la performance des programmes et opérations en mettant en lumière leurs coûts». Pour le ministre des Finances, la démarche est claire : la réforme de la gouvernance du budget implique impérativement la rationalisation des moyens, la maitrise de la cadence et le niveau de dépenses ainsi que l'usage optimal des ressources disponibles et la bonne gestion des projets. Le tout s’inscrit dans l’objectif d’atteindre une meilleure «efficacité et faisabilité des deniers publics». PLF 2023 : présentation à l'automne prochain à l’APN Dans la même optique, M. Raouya bifurque sur la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), relevant qu’elle «se veut une véritable constitution financière de notre Etat qui a introduit de grandes modifications à la hauteur des pratiques et standards internationaux». Par modifications, le ministre des Finances désigne, entre autres, l'adoption d'un budget en fonction des programmes pluriannuels, susceptibles d'encourager l'émergence de nouveaux acteurs avec une plus grande responsabilité». Enchaînant, il indique que la réforme budgétaire «vise également à conférer davantage de transparence et d'efficacité pour justifier le moindre dinar dépensé». Aussi, annonce-t-il, «l’établissement du budget selon la présentation du programme a commencé avec une note d’orientation sur l’établissement du budget de l’État. Par la présente note, les travaux relatifs à l'élaboration du projet de loi de finances 2023, qui sera présenté à l'automne prochain à l'Assemblée populaire nationale pour examen et validation, sont en cours». Et au ministre des Finances de relever que le «test pilote du système intégré de gestion budgétaire et comptable, auquel beaucoup participeront à partir de la semaine prochaine, sera crucial au succès de la réforme de gouvernance». De son côté, Abdelaziz Faïd, directeur général du Budget, a souligné que la mise en œuvre dudit système «concerne à termes toutes les administrations, en visant, dans un premier temps, une expérimentation avec cinq sites pilotes». Le SIGB, précise-t-il, «s’inscrit dans une réforme de la gestion des finances publiques qui concerne autant le domaine budgétaire que le domaine comptable». Des innovations majeures «existent dans les deux domaines, lesquels sont intimement liés désormais par l’introduction de la tenue d’une comptabilité en droits et en obligations constatées». Autrement dit, «il n’est plus possible d’envisager de travailler de manière cloisonnée, et les deux domaines doivent être traités conjointement». Ce système informatisé permettra, entre autres, selon le DG du Trésor, de «digitaliser les processus budgétaires, accélérer le traitement des actions liées à la dépense, effectuer un contrôle plus rigoureux des budgets, simplifier le travail des ordonnateurs, des contrôleurs financiers, des comptables ainsi que des gestionnaires métiers». Plus explicitement, M. Faïd souligne que le premier palier concerne «la chaîne de la dépense», et le second a trait aux «compléments de la chaîne de dépense et à l’exécution budgétaire, à la comptabilité générale, aux recettes avec l’interfaçage des systèmes de recettes fiscales, douanières et domaniales, et à l’interface avec le système intergouvernemental de budgétisation». Le 3e est inhérent au «pilotage, aux restitutions et au suivi des objectifs budgétaires, en plus de la comptabilité d’analyse des coûts». L’autre palier fonctionnel concernera le domaine de la comptabilité générale.
Fouad Irnatene