
Des grandes puissances agricoles, dont l'Union européenne, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, se sont engagés vendredi à assurer la sécurité alimentaire du monde dans le contexte des chocs provoqués par la crise ukrainienne. «Nous nous engageons à travailler ensemble pour assurer la nourriture en quantité suffisante pour tout le monde, y compris les plus pauvres, les plus vulnérables et les personnes déplacées», écrivent ces 51 membres de l'Organisation mondiale du commerce dans un communiqué conjoint. Ils promettent aussi de garder les marchés agricoles et alimentaires «ouverts, prévisibles et transparents en n'imposant pas de mesures commerciales restrictives injustifiées» sur les produits agroalimentaires ou les produits clés pour la production agricole. Les membres signataires -dont sont absents de grands producteurs comme l'Argentine ou le Brésil- soulignent aussi que les mesures d'urgence prises pour faire face à la situation doivent provoquer le moins de distorsions possibles, être temporaires, ciblées et proportionnelles. Ils réclament encore que les produits achetés par le Programme alimentaire mondial -en première ligne pour tenter de compenser les pertes encourues sur le marché agricole mondial de la production ukrainienne de grains ou d'huile- soient exempts de toute restriction ou interdiction d'exportation. Ce communiqué commun exhortant à garder les marchés ouverts intervient alors que des réactions protectionnistes se font déjà jour. Ainsi, fin avril, face à la flambée des cours des huiles végétales c'est l'Indonésie -non signataire du texte commun diffusé vendredi- qui a annoncé la suspension de ses exportations d'huile de palme dont elle est le principal producteur mondial.