
Les consommateurs ressentent de plus en plus la hausse des prix qui porte préjudice à leur pouvoir d’achat, qui les rend de plus en plus inquiets quant à la manière de boucler leurs fins de mois. Du côté du marché de gros de Semmar (Alger), on impute cette augmentation brutale et sans précédent des prix des produits de large consommation à la Covid-19 et on justifie l’augmentation des prix des produits de consommation fabriqués localement à la hausse des taxes et les charges de transport et de la main-d’œuvre, à hauteur de 30%, ce qui se répercute sur la marge bénéficiaire. Contacté par El Moudjahid, le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de son environnement (APOCE) a souligné que la flambée des prix des produits de large consommation est un peu exagérée par rapport à ce qui se pratique au niveau des marchés étrangers, indiquant que, chez nous, le marché est encore sous l’emprise des «opportunistes» et des opérateurs économiques qui ne sont pas des «professionnels». Pour Mustapha Zebdi, certains commerçants ne respectent pas la marge bénéficiaire et profitent du désordre qui règne sur le marché. «Il y a des prix de certains produits de large consommation qui sont au-dessus de ce qui est édicté par la loi», regrette-t-il, estimant que les services de contrôle doivent appliquer le règlement à l’encontre des pratiques qui dérégulent le marché, insistant sur le fait de moraliser et d’appliquer la loi contre les spéculateurs. Il a évoqué la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite qui a été publiée dans le Journal officiel n° 99 du 29 décembre 2021. Le texte prévoit des peines d’emprisonnement allant de 3 à 30 ans de prison et des amendes pouvant atteindre les deux millions de dinars. Il précise, dans ses dispositions générales, que le spéculation illicite concerne «tout stockage ou rétention de biens ou marchandises visant à provoquer une pénurie ou une perturbation des approvisionnements au niveau du marché et toute hausse ou diminution artificielle des prix des biens ou marchandises ou des billets de banque, de manière directe ou indirecte, ou par le bais d’intermédiaire ou le recours à des moyens électroniques ou toutes voies ou moyens frauduleux quelconques». Concernant l’engagement du président de la République, à propos de la révision des allocations de chômage et la pension de retraite, ainsi que des salaires, le président de l’APOCE a salué cette décision qui vise à l’amélioration du pouvoir d’achat, rappelant que le salaire du fonctionnaire algérien est jugé bas. En revanche, il a lancé un appel au gouvernement, l’incitant à veiller à la stabilité et à l’équilibre des prix, pour que la décision inhérente à l’augmentation des salaires ne soit pas rendue caduque, comme c’était le cas en 2012. «Deux ans après, nous sommes revenus au point zéro», a-t-il regretté. Zebdi a rappelé que la deuxième recommandation de la cinquième Université d'été de l'APOCE, tenue du 6 au 9 août, stipule que : «L'organisation renouvelle sa proposition ferme sur la nécessité d'adopter une politique de soutien et un accompagnement directs de tous les citoyens sur la base d'une recherche déclarative suivie d'une enquête sociale. A cet effet, l'organisation propose un dispositif d'incarnation de cette politique, matérialisé par la mise en place d'un observatoire national indépendant des études socio-économiques de la consommation algérienne.»
Hichem Hamza