Mohamed Arkab, ministre de l’énergie et des mines : «Assurer une sécurité énergétique durable»

Partenariat entre Sonelgaz et Sonatrach pour la production de 500 mégawatts  d’énergie hybride dans le Grand Sud et les Hauts-Plateaux. Ph. Nesrine T.
Partenariat entre Sonelgaz et Sonatrach pour la production de 500 mégawatts d’énergie hybride dans le Grand Sud et les Hauts-Plateaux. Ph. Nesrine T.

Mines, transformation des hydrocarbures, énergies nouvelles, grands projets structurants, intégration nationale, valorisation du génie local et partenariat, tels sont les axes abordés, hier, par le ministre de l’Énergie, M. Mohamed Arkab, invité du Forum de la radio Chaîne I. Tous ces axes sont, dit-il, dans le plan de charge du gouvernement.

Finalité de l’action, déclare le ministre, assurer la «sécurité énergétique du pays à long terme» et ce à travers la «densification de la production dans les domaines de l’électricité, du gaz et des hydrocarbures en général. «Dynamiser la production minière est une priorité, dès lors que celle-ci permet la disponibilité des matières premières au profit des industries de transformation», estime-t-il. Arkab considère comme essentielle la consolidation des réserves de change pour garantir les financements nécessaires à la réalisation et au développement des projets inscrits au plan énergétique et minier national, tout en poursuivant la production et l’exportation d’hydrocarbures. Lors de son passage à la radio, le ministre de l’Energie et des Mines a évoqué également l’impérieuse adaptation aux nouvelles mutations, ainsi que le développement de l’intégration nationale par la contribution à la création d’entreprises nationales pour la réalisation des grands projets. La politique d’intégration des entreprises nationales, notamment dans la phase des études de projets, aura comme impact de réduire la facture des services.
Arkab abordera également la transition énergétique et la recherche d’autres sources d’énergie alternatives, notamment la promotion des énergies renouvelables, dans le but de «rationaliser la consommation d’énergie et d’assurer le développement du pays». Dans le sillage de son intervention, le ministre de l’Energie a évoqué la loi n°19-13 du 11 décembre 2019 relative aux hydrocarbures pour dire que cette loi, qui a prévu trois formes de contrat en matière de participation dans la production, de partage de la production et les services à risques est «une loi à portée internationale». Aussi, il révèle que, dans le cadre de cette loi, Sonatrach est actuellement en négociation avec des Majors des hydrocarbures. Les futurs contrats seront «dévoilés au moment opportun», ajoute le ministre. A une question sur l’exploitation minière artisanale de l’or au niveau des wilayas d’Illizi, Tamanrasset et Djanet, le ministre a déclaré que le nombre d’entreprises exerçant dans cette activité a atteint 280. Et d’ajouter qu’entre juin et octobre de cette année, 40 kg d’or ont été extraits à partir de 4.500 tonnes de minerais d’or. Aussi, le ministre a assuré du soutien de la tutelle aux jeunes désireux de s’engager dans cette perspective, précisant que certaines modifications seront introduites. Dans ce contexte, le ministre a déclaré que l’exploration minière reste «très faible» du fait d’une loi inadaptée, d’où «la perspective de sa révision pour attirer les investisseurs, d’autant que le pays recèle d’importantes richesses inexploitées. Aujourd’hui, il faut sortir du diagnostic» et c’est pour cela qu’ «on a défini les objectifs».

Priorité au domaine minier

La loi minière de 2014 sera ainsi «revue pour une meilleure attractivité» et une plus grande «complémentarité», ajoute le ministre. Il fera part de la relance des grands projets miniers structurants comme la mine de fer de Ghar Djebilet (Tindouf) en joint-venture avec un partenaire chinois ainsi que de l’exploitation du gisement de zinc et plomb (Oued Amizour, Béjaia) et de Bled El Hadba pour le phosphate (Tébessa). Il s’agit de réduire la facture des importations des matières premières destinées à la transformation locale qui a atteint 1 milliard de dollars en 2021. A ce titre, le ministre a affirmé que le taux de transformation dans le secteur des hydrocarbures demeure «très faible» soit 30%, un seuil qui devra passer à 50% à la faveur des nouveaux projets, a-t-il souligné. Aussi, le ministre a rappelé que 26 projets miniers de prospection et d’exploration ont été inscrits dans le plan du secteur en 2021. A ce titre, il sera question, a-t-il souligné, d’ouvrir la voie au génie local, notamment pour les projets qui ne requièrent pas un partenariat étranger. Dans le même ordre d’idée, le ministre a mis en avant l’intérêt accordé à la formation dans le domaine minier au profit des jeunes Algériens dans le cadre de la mise en œuvre du plan minier national. Sur un autre plan, le ministre a rassuré de la poursuite des efforts pour la densification du réseau national de distribution de l’électricité et du gaz pour alimenter les régions éloignées. A ce propos, il a évoqué le partenariat entre Sonelgaz et Sonatrach pour la production de 500 mégawatts d’énergie hybride dans le Grand Sud et les Hauts plateaux. D’autre part, le recours aux EnR vise, a-t-il indiqué, à «exploiter des sources d’énergie alternatives au gaz naturel qui sera orienté vers les besoins des industries de transformation».
D. Akila

 

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