
Grâce à une réserve gazière conséquente qui la place au troisième rang mondial, mais aussi à sa position géostratégique, l’Algérie dispose d’atouts non négligeables qui lui permettent de consolider son rôle d’acteur majeur dans l’industrie gazière mondiale et de fournisseur potentiel et fiable en gaz naturel de ses clients européens. L’intérêt des décideurs pour le renforcement des capacités de production, et l’attrait d’investissements nouveaux dans ce secteur stratégique à la faveur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures traduit cette volonté qui consiste à monter en cadence pour défendre son statut auprès de ses clients. Le ministre de l’Energie et des Mines qui a, dans cette optique, mis en avant le potentiel du pays «en termes de ressources, et les progrès réalisés pour doter l’Algérie d’une industrie pétrolière et gazière moderne et performante afin de répondre aux besoins de développement économique et social, mais aussi pour consolider son rôle sur la scène énergétique mondiale, comme fournisseur sûr et fiable». Et c’est dans cette vision que réside toute l’importance et l’intérêt accordés par l’Algérie à la concrétisation du méga-projet gazier, le gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria à l’Europe via le réseau gazier algérien, de par ses enjeux, ses avantages pour l’Algérie notamment, mais aussi au regard de ses perspectives positives sur la place de notre pays sur le marché gazier mondial. Des enjeux que nous explique le consultant en énergie, Ahmed Mecheraoui, pour dire le bien-fondé de la démarche de l’Algérie pour la concrétisation d’un tel projet de par sa portée et ses impacts. «L'idée d'un gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie est assez ancienne ; elle remonte à de nombreuses années déjà», a tenu à préciser d’emblée Ahmed Mecheraoui. Et d’affirmer qu’ «avec une longueur de l’ordre de 4 100 km, une capacité de transport de 30 milliards de mètres cubes par an et la traversée de plusieurs pays, ce gazoduc constitue à la fois un défi, par sa complexité, sa sécurité et son financement, et une opportunité pour l’ensemble des pays qu’il traverse. Il constitue également une opportunité pour l’Europe qui le considère comme source de diversification de ses fournisseurs».
En fait, indique ce consultant en énergie, «le gazoduc arrive en Algérie pour être connecté au réseau des gazoducs transcontinentaux qui alimentent déjà l’Europe (Espagne, Portugal et Italie) à partir de Hassi R’Mel». Aussi, souligne Ahmed Mecheraoui, «des possibilités d’extension/construction de gazoducs transcontinentaux sont envisageables pour la prise en charge du transport du gaz destiné à l’Europe en provenance du Nigeria». De plus, «ce gazoduc présente de nombreux avantages pour tous les pays qu’il traverse, notamment en matière d’emploi. «Des milliers, voire des centaines de milliers d’emplois seront créés pendant la phase de construction, et des emplois permanents en nombre important durant la phase d’exploitation». Un autre avantage réside dans les «droits de passage qui constituent des rentrées d’argent pour le Trésor public», en plus,, souligne-t-il, de la «possibilité d’alimentation en gaz naturel des populations de ces pays, y compris l’Algérie, pour les localités que traversera le gazoduc».
D. Akila