Laâla Boukhalfa, expert agricole : «La planification stratégique pour doubler la production des légumineuses»

L’expert agricole Laâla Boukhalfa, estime que les légumineuses figurent parmi les produits alimentaires de base du pays, vu le nombre important d'éléments nutritionnels bénéfiques qu'elles contiennent.

«Avec le lancement de la campagne labour-semailles pour la saison agricole 2023/2024, en octobre prochain, et compte tenu de l'importance des légumes secs dans l'alimentation des Algériens, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, avait donné des instructions aux unités affiliées à l'OAIC, l’Office algérien interprofessionnel des céréales, afin d'assurer la réussite de la campagne agricole, tout en assurant l'approvisionnement en produits agricoles, engrais et céréales» rappelle l'expert.
Mettant en avant l'importance de la planification stratégique, de l'organisation rigoureuse et du respect des conduites techniques pour doubler la production des légumineuses, notamment dans les zones agricoles réputées pour une bonne production telles Guelma et Mila, il juge nécessaire d'élaborer des plans d'action et de suivi du produit sur le terrain pour concrétiser la volonté du président de la République de contrôler ces produits de large consommation et d'en produire en quantités suffisantes. «La dernière rencontre du ministre de l'Agriculture avec les directeurs des coopératives de céréales et légumes secs s'inscrit dans le cadre du souci d'assurer la traçabilité des céréales et légumineuses par le secteur public», fait-il remarquer.
Concernant la capacité de l'Algérie d'atteindre l'autosuffisance et de garantir les besoins des citoyens en céréales sans recourir aux importations, Boukhalfa rappelle que les céréales sont un élément «essentiel» pour atteindre la sécurité alimentaire et considère qu’il s’agit d’une question de souveraineté nationale. Et d’ajouter : «L'importance accordée par le chef de l’Etat au développement de la filière des céréales dans le Sud s'est traduite à travers la création de l'Office national de l'agriculture saharienne et l'adoption de plusieurs décisions et mesures en faveur de la filière, notamment l'augmentation du prix du blé dur et de la valeur de la subvention des prix des engrais agricoles de 20% à 50 %, en plus des licences pour l'importation de matériel agricole.»
Notre interlocuteur relève aussi la nécessité d'introduire les techniques de recherche scientifique afin «d'accélérer» le développement du secteur agricole en utilisant des techniques «modernes» telles que l'irrigation intelligente et l'agriculture directe, en sus de la coopération avec le ministère de l’Hydraulique pour fournir l'eau d’irrigation nécessaire aux cultures agricoles.
Pour conclure, il évoquera les «nombreuses» tentatives visant à «développer» le secteur céréalier en se tournant vers l'agriculture dans les wilayas du sud de l'Algérie en raison de leurs terres fertiles, leur eau douce et l'énergie, outre le fait que les surfaces agricoles contribuent à atteindre un rendement estimé à 85 quintaux par hectare par rapport au rendement moyen du Nord, qui ne dépasse pas 17 quintaux par hectare de production céréalière.
«Il suffit de fournir seulement un million d'hectares de surfaces agricoles pour atteindre l'autosuffisance et la sécurité alimentaires», assure l’agronome

Salima Ettouahria

Multimedia